Un mode de vie plus sain atténue le risque génétique d’AVC, de dépression tardive et de démence

La puissance des saines habitudes de vie est indéniable. Étude après étude, il est prouvé que leur adoption est un facteur déterminant pour la santé physique et mentale, de même que pour la prévention de nombreuses maladies chroniques métaboliques et cardiovasculaires. Des chercheurs du Massachusetts General Hospital (MGH), à Boston, viennent quant à eux de montrer que des choix de vie sains peuvent atténuer significativement le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC), de dépression tardive et de démence chez les personnes qui ont pourtant hérité d’un risque génétique accru pour ces affections liées au vieillissement.Dans un article publié dans la revue Neurology, ils écrivent que leurs travaux «démontrent le non-déterminisme du risque génétique» associé à ces trois troubles neurologiques et que celui-ci peut être minoré par des habitudes plus saines. «Cet effet protecteur du mode de vie était suffisamment fort pour compenser le risque accru dû à la génétique», souligne dans un communiqué du MGH le Dr Christopher Anderson, chef du service des accidents vasculaires cérébraux et des maladies cérébrovasculaires du centre hospitalier et auteur principal de l’étude.Le neurologue et ses collègues ont mis au point un outil, dénommé Brain Care Score (BCS), qui évalue 12 facteurs physiques, sociaux et émotionnels, tels que la tension artérielle, le taux de cholestérol, l’indice de masse corporelle, le sommeil, les habitudes alimentaires, l’activité physique, les relations sociales, le stress, etc. Un ou deux points est attribué à chaque item et plus le score final est élevé (le maximum étant de 21), moins il y a de risques de présenter une dépression tardive, une démence et un AVC.Les scientifiques ont cherché à déterminer si leur BCS pouvait être influencé par les prédispositions génétiques liées à ces trois troubles neurologiques et dans quelle mesure un mode de vie sain peut atténuer les risques de les développer. Pour ce faire, ils ont utilisé les données biologiques et cliniques de 368 340 participants de la cohorte de la UK Biobank. Leur âge médian était de 58 ans et 46,3% étaient des hommes. Pour chacun, ils ont calculé le score BCS et les scores polygéniques pour stratifier le risque d’AVC, de dépression tardive et démence. Ils ont ensuite mesuré leur incidence réelle chez les participants puis ils ont utilisé le modèle à risques proportionnels de Cox pour évaluer les associations entre le BCS, la prédisposition génétique et la manifestation des trois troubles.Les chercheurs ont eux-mêmes été étonnés par leurs résultats.«Il est frappant de constater que même une petite augmentation de cinq points du (score) BCS, par des mesures telles que l’arrêt du tabac ou le contrôle de la tension artérielle, est fortement liée à un risque plus faible de maladies cérébrales», souligne le Dr Anderson.Des estimateurs de risque agrégésSur une période de suivi d’environ 12 ans, chaque amélioration de cinq points du score BCS est en effet associée à une réduction du risque d’accident vasculaire cérébral (rapport de risque [HR] 0,70; intervalle de confiance [IC] à 95% 0,68-0,73), de dépression tardive (HR 0,65; IC à 95% 0,63-0,67) et de démence (HR 0,82; IC à 95% 0,78-0,85). Lire aussi: Un test buccal censé prédire le risque de mortalitéDe plus, l’incidence des trois troubles était plus élevée chez les personnes présentant un risque génétique élevé. «Cependant, ce risque accru a été compensé pour les personnes ayant des scores de BCS élevés», notent les chercheurs dans leur article. En comparant les scores BCS faibles et élevés, les taux d’incidence pour 1000 années-personnes étaient ainsi de 2,76 contre 1,19 pour les AVC, de 7,34 contre 4,46 pour la dépression tardive et de 3,64 contre 2,05 pour la démence.Les auteurs en concluent que «des comportements de vie plus sains protègent la santé cérébrale». Ils estiment par ailleurs que «les différences entre les scores BCS se comportent comme des estimateurs de risque agrégés» pour les trois troubles neurologiques qu’ils ont étudiés. Et ils signalent enfin que «d’autres travaux sont nécessaires pour étudier de manière prospective l’utilité et la performance du BCS en tant qu’intervention ciblée dans les populations présentant un risque génétique élevé de maladies cérébrales liées à l’âge».

Un mode de vie plus sain atténue le risque génétique d’AVC, de dépression tardive et de démence

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