Risque de cancer: vaut-il mieux boire du vin rouge ou du vin blanc?

La consommation de vin, qu'il soit rouge ou blanc, est souvent perçue différemment en termes de risques pour la santé. Le vin rouge, en particulier, est souvent considéré comme une option plus saine en raison de sa teneur en antioxydants, notamment le resvératrol. Une étude récente, publiée dans la revue Nutrients, remet en question cette croyance populaire.Menée par une équipe de chercheurs de l’École de santé publique de l’Université Brown, dans l’État du Rhode Island, elle s’appuie sur une revue systématique et une méta-analyse de 42 études observationnelles, incluant 20 études de cohorte et 22 études de cas qui ont impliqué près de 96 000 participants suivis sur plusieurs années. L'objectif était d'évaluer si le type de vin consommé influençait différemment le risque de développer certains cancers, comme ceux du sein, de la peau, du côlon et de la prostate.À lire aussi: Calculez les bienfaits d’une réduction de votre consommation d’alcoolLes résultats n'ont révélé aucune différence significative dans le risque global de cancer entre la consommation de vin rouge et de vin blanc. Ils n’apportent pas non plus la preuve que le vin rouge réduit le risque de tumeurs malignes. Le risque relatif pour le vin rouge était ainsi de 0,98 (IC à 95 %, 0,87 à 1,10) et pour le vin blanc de 1,00 (IC à 95%, 0,91 à 1,10). «Ce qui remet en cause la croyance courante selon laquelle le vin rouge est plus sain que le vin blanc», souligne dans un communiqué la co-auteure principale de l’étude, la Dre Eunyoung Cho.Les deux types de vin ont par ailleurs été associés à un risque accru de cancer du sein, dans les mêmes proportions, avec un risque relatif de 1,17 pour le vin rouge (IC à 95 %, 0,97 à 1,42) et de 1,12 pour le vin blanc (IC à 95 %, 1,04 à 1,20). En revanche, les résultats ont établi que la consommation de vin blanc est associée à un risque accru de 22% de cancer de la peau par rapport au vin rouge. Si les scientifiques ne savent pas expliquer les raisons de cette association, ils avancent dans leur article «qu’une consommation excessive de vin pourrait être liée à des comportements à haut risque, comme le bronzage artificiel et l’utilisation inadéquate de crème solaire».Autre corrélation forte mise en évidence: les femmes consommant du vin blanc présentaient un risque global de cancer plus élevé que celles consommant du vin rouge. Le risque relatif pour le vin blanc était de 1,26 (IC à 95%, 1,05 à 1,52) contre 0,91 (IC à 95%, 0,72 à 1,16) pour le vin rouge. Là non plus, les auteurs ne parviennent pas à expliquer le lien qu’ils ont découvert. Ils mentionnent que des recherches plus approfondies sur les mécanismes sous-jacents potentiels doivent être menées pour répondre à cette question.À consulter: Alcool au féminin: l'ASPQ met en lumière une inégalité trop peu connue«À l'exception du cancer de la peau, nous n'avons pas observé de différence significative entre les associations de consommation de vin rouge et de vin blanc et le risque de cancers spécifiques à un site», précisent-ils enfin dans leur article où ils indiquent avoir calculé qu’une consommation quotidienne de 10 g d'alcool (environ un verre de vin) est associée à une augmentation de 5% du risque global de cancer. Le vin rouge n’est pas un moyen de préventionLe vin rouge contient une concentration plus élevée de polyphénols que le vin blanc, en raison du processus de macération avec la peau du raisin. Or la littérature a montré que ces molécules organiques, en particulier le resvératrol, auraient un effet protecteur contre le stress oxydatif et l'inflammation, deux facteurs clés dans le développement des cancers. Cependant, «si les polyphénols du vin rouge peuvent avoir un effet bénéfique sur la santé, la consommation d'alcool reste un facteur de risque bien établi pour plusieurs types de cancers. Il est donc difficile de recommander le vin rouge comme moyen de prévention», conviennent les auteurs qui mentionnent également dans leur article que la métabolisation rapide de l'alcool en acétaldéhyde, un composé toxique, pourrait annuler les effets potentiellement bénéfiques des antioxydants présents dans le vin rouge.Si le vin rouge semble légèrement moins délétère que le vin blanc, le message clé reste donc que toute consommation régulière d’alcool augmente le risque de cancer. «La modération reste la meilleure approche. Conseiller une consommation limitée ou une abstinence totale est la stratégie la plus prudente pour réduire le risque de cancer», concluent les scientifiques.RéférenceLim RK, Rhee J, Hoang M, Qureshi AA, Cho E. Consumption of Red Versus White Wine and Cancer Risk: A Meta-Analysis of Observational Studies. Nutrients. 2025; 17(3):534. https://doi.org/10.3390/nu17030534

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