Les IPS à la rencontre des autres professionnels de la santé

Ce n’est un secret pour personne, c’est lorsque les gens se connaissent et se font confiance que le travail d’équipe devient une réalité bien ancrée dans le quotidien.C’est donc en misant sur cette prémisse que l’Association des infirmières praticiennes spécialisées du Québec (AIPSQ) convie infirmières, médecins, pharmaciens, nutritionnistes, travailleurs sociaux et autres professionnels et intervenants en santé à son prochain colloque qui aura lieu à Trois-Rivières le 23 novembre.Ce colloque présentera des ateliers mettant de l’avant le travail en collaboration interdisciplinaire de plusieurs équipes de soins bien réelles, définira la place qu’occupe l’IPS dans ces équipes et comment celle-ci y déploie son expertise propre – sa valeur ajoutée. Danielle Fleury, directrice des soins infirmiers au ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (MSSS) y sera pour parler de l’avenir des IPS dans le système de santé.La présidente de l’AIPSQ, Chantal Fortin, fait partie de la première cohorte d’IPS québécoises, diplômées il y a à peine sept ans. (À titre de comparaison, il y a des IPS en Ontario depuis plus de vingt ans.) Spécialisée en néphrologie, Chantal Fortin s’est alors jointe à la clinique de néphrologie de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, au sein d’une équipe formée notamment d’infirmières cliniciennes, de médecins néphrologues et de pharmaciens.La profession d’IPS est jeune au Québec. Elle compte un peu moins de deux cents membres actuellement. Les enjeux sont forcément légions, que ce soit en matière de reconnaissance du rôle de l’IPS, d’élargissement de ses activités cliniques ou même de son intégration dans les milieux de pratique.La résistance au changement, beaucoup d’IPS connaissent. Chantal Fortin l’a vécue. De son propre aveu, les deux premières années à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont n’ont pas été faciles. Aujourd’hui, elle parle de la convivialité qui s’est installée avec le temps entre les membres de l’équipe.La présence d’IPS dans les établissements de santé n’est jamais allée de soi jusqu’à maintenant pour une autre raison. Contrairement aux médecins, dont les honoraires sont payés par la RAMQ, le salaire des IPS est versé à même les budgets des établissements. Cela a longtemps refroidi l’ardeur de certains gestionnaires d’hôpitaux qui auraient bien voulu en embaucher, mais dont la marge de manœuvre financière était plutôt réduite.Aujourd’hui, les choses ont évolué sur ce front puisque, depuis le mois dernier, le MSSS finance de façon récurrente les établissements de santé qui embauchent des nouvelles IPS en néphrologie, cardiologie et néonatalogie. De plus, le MSSS applique dorénavant aux infirmières désireuses de devenir IPS dans ces trois spécialités le même programme d'intéressement (donc un soutien financier) que les aspirantes IPS en soins de première ligne.Sur le plan clinique, plus précisément en ce qui concerne la prescription de médicaments, Chantal Fortin déplore que les IPS soient contraintes de prescrire seulement les médicaments inclus dans des répertoires au contenu limité. La situation est d’autant plus problématique que ces répertoires varient selon les milieux…La présidente de l’AIPSQ souhaite qu’on en vienne à abolir ces répertoires afin que toutes les IPS puissent bénéficier d’une autonomie uniforme quant à la prescription de médicaments.Cette mesure, dit Chantal Fortin, simplifierait le travail du pharmacien communautaire, qui se demande si l’IPS qui a signé l’ordonnance est bel et bien autorisée à prescrire le médicament qui y est inscrit.Paradoxalement, les IPS du Québec sont les mieux formées du Canada, mais elles sont aussi celles qui ont le moins d’autonomie professionnelle par rapport à leurs consœurs des autres provinces, déplore Chantal Fortin.Une autonomie accrue pour les IPS surviendra assurément dans un proche avenir. L’évolution d’une profession s’inscrit dans le temps. Elle résulte souvent de l’expertise unique que l’on a su démontrer grâce à une formation complète et de haute qualité et des liens de confiance que l’on a su construire avec les autres professionnels de la santé.En ce sens, le colloque de l’AIPSQ, dont le thème est « Se rencontrer pour mieux collaborer», ne peut que les aider à progresser vers cet objectif.

Les IPS à la rencontre des autres professionnels de la santé

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Derrière ce blogue:

Caroline Baril