Les impacts métaboliques et endocriniens de la ménopause: Implications pour les recommandations nutritionnelles et d’activité physique

Le 26 mars dernier, Nutrium organisait, en collaboration avec Danone, une activité de formation continue sur la ménopause et ses conséquences métaboliques et endocriniennes. Plusieurs spécialistes des universités d’Ottawa, de Montréal et de Sherbrooke ont communiqué leurs recherches sur la ménopause afin de mettre à jour les connaissances et de pouvoir émettre des recommandations nutritionnelles et des prescriptions d’activité physique basées sur des données probantes.Selon les données de Statistique Canada, le surpoids touche 35,8 % des femmes de 45 à 64 ans, alors que la prévalence de l’obésité est de 28,2 %. Les enquêtes sous-estiment l’ampleur des problèmes de poids chez les femmes post-ménopausées puisque la masse grasse augmente de façon significative entre 45 ans (25 % de masse grasse en moyenne) et 65 ans (34 % de masse grasse) tandis que la masse maigre (masse musculaire et les organes) diminue de 71 % (45 ans) à 63 % (65 ans). La prise de poids après la ménopause est associée à un risque accru de troubles métaboliques et de maladies chroniques. Selon une étude publiée en 2002 dans JAMA, 33 % des femmes de 50 à 59 ans ont trois facteurs de risque de maladies cardiovasculaires, alors que la proportion s’élève à 44 % pour celles âgées de 60 à 69 ans.Métabolisme au repos et activité physiqueLa diminution du métabolisme au repos (MR) et du niveau d’activité physique contribuerait de façon importante à la prise de masse grasse après la ménopause. La baisse du MR et celle de l’activité physique seraient respectivement responsables de 46 % et de 44 % de la diminution des besoins énergétiques associés au vieillissement. Une restriction calorique seule, indépendamment de la composition en macronutriments de la diète, est associée à une perte de poids rapide et substantielle. Le régime est associé à la fois à une perte de masse grasse et maigre, cette dernière composante totaliserait en moyenne 25 % du poids total perdu.Cette chute de la masse maigre conduit à une chute du métabolisme de repos facilitant ainsi la reprise de poids. Chez la femme post-ménopausée, la perte de masse maigre pourrait être accentuée par le processus de sarcopénie (fonte musculaire) lors d’une restriction calorique. Un programme d’exercices (particulièrement de musculation) pourrait minimiser la perte de masse maigre et, par le fait même, la diminution du MR.L’étude Monet, une étude prospective ayant pour objectif d’identifier les facteurs physiologiques, hormonaux et comportementaux impliqués dans le gain, la perte et le maintien de poids chez la femme, a permis d’identifier des interventions qui permettraient de diminuer la masse grasse et d’améliorer le profil de santé, tout en minimisant les effets négatifs de la perte de poids sur la masse maigre et le métabolisme au repos. Les résultats montrent que la combinaison de deux interventions (restriction calorique et entraînement en résistance) a un effet significativement plus important au niveau de la diminution de la graisse au niveau du tronc comparativement à la restriction calorique seule. Pourtant, cette stratégie n’a pas induit de différence au niveau de la graisse viscérale et de la graisse sous-cutanée abdominale ni au niveau du profil métabolique et du MR. Des études chez le rat ayant subi une ovariectomie ont pourtant réussi à démontrer qu’un entraînement en endurance et en résistance amenuisait les effets métaboliques délétères reliés à l’absence d’œstrogènes. La stéatose hépatique associée à un régime alimentaire riche en lipides était également freinée par l’entraînement.Conseils pratiquesLes femmes ménopausées deviennent particulièrement vulnérables à la prise de poids. Une amélioration des habitudes alimentaires avec légère restriction calorique et l’exercice physique en endurance mais aussi en résistance constituent des outils de choix pour contrer les effets métaboliques délétères liés à la ménopause. Dès l’arrivée de la ménopause, les femmes devraient débuter un programme d’entraînement physique à raison de plusieurs fois par semaine.S’il est difficile de démontrer l’impact sur la perte de poids d’une fréquence de repas augmentée chez la femme ménopausée, des résultats présentés lors de la formation indiquent que le fait de manger plus souvent pourrait faciliter le contrôle de l’appétit en minimisant les excursions hormonales entre les repas et ainsi induire un apport calorique journalier moindre. L’effet thermique des aliments serait aussi augmenté. En plus de trois repas, la prise de deux à trois collations est encouragée. Pour faciliter le contrôle de l’appétit, le mariage des glucides et des protéines est conseillé. Un fruit avec quelques noix ou un yogourt par exemple peuvent soulager la faim tout en prévenant les fringales au moment des repas.Pour connaître les prochaines formations de Nutrium, le centre de référence en nutrition de l’Université de Montréal, on visite : www.nutrium.orgOn peut aussi s’abonner gratuitement à mon infolettre surwww.conseilsnutrition.tv

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