La surconsommation d’aliments ultra-transformés associée à des troubles de santé mentale

S’il était déjà connu que ces aliments pouvaient augmenter le risque d’obésité, de diabète et de cancer, il semblerait qu’ils aient aussi une incidence sur la santé mentale. En effet, une équipe de recherche menée par Tasnime Akbaraly, chercheuse Inserm au Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations à Paris, a publié ses résultats dans la revue Nutritional Neuroscience. L’équipe a utilisé les données de la cohorte Whitehall II qui comprend les données de fonctionnaires britanniques âgés de 35 à 55 ans et recrutés entre 1985 et 1988. Au total, 4554 participants ont été inclus dans l’étude, dont 74% étaient des hommes. Les symptômes dépressifs des participants et leur consommation d’antidépresseurs ont été évalués à quatre reprises lors de suivis effectués entre 2002 et 2016. De plus, la quantité d’aliments ultra-transformés qu’ils ont consommés - entre 1991 et 2004 - a aussi été évaluée à partir d’auto-questionnaires alimentaires, selon la classification NOVA, qui propose quatre niveaux de transformation des aliments. Les participants ont été répartis en cinq groupes distincts, de taille équivalente, en fonction de la proportion d’aliments ultra-transformés consommés dans leur alimentation quotidienne totale. Les chercheurs ont ensuite étudié la récurrence des symptômes dépressifs dans chacun des groupes. Résultats Les chercheurs ont remarqué que les participants ayant la consommation la plus élevée d’aliments ultra-transformés avaient le plus grand risque d’avoir une récurrence de symptômes dépressifs lors du suivi de la cohorte. En effet, les participants chez qui le tiers de leur consommation totale d’aliments par jour était ultra-transformés avaient 30% de risque supplémentaire d’avoir des épisodes de symptômes dépressifs récurrents en comparaison avec les participants chez qui la consommation d’aliments ultra-transformés représentait moins d’un cinquième de l'apport alimentaire quotidien. Dans un communiqué de presse de l’Inserm, Tasnime Akbary a précisé que cette association était indépendante des facteurs sociodémographiques, des habitudes de vie ou de la santé globale des individus. Selon les chercheurs, davantage d’études devraient porter spécifiquement sur l’effet des différents procédés de transformation alimentaire, des additifs, des émulsifiants et des conservateurs ou encore des emballages sur la santé mentale.

La surconsommation d’aliments ultra-transformés associée à des troubles de santé mentale

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