IA en pharmacie: le temps de passer à l'action

Depuis plusieurs années déjà, nous entendons parler de l’arrivée imminente de l’intelligence artificielle (IA). On nous dit que des logiciels entraînés pour faire comme nous et «penser» comme nous pourraient potentiellement effectuer une partie de nos tâches. Qu’en est-il vraiment en 2025? Il suffit de regarder autour de nous pour constater que l’IA n’est pas un concept du passé mais bien du présent. L’IA est omniprésente dans nos vies personnelles et professionnelles, que ce soit pour discuter, effectuer des recherches avancées en un rien de temps, résumer des conversations, produire des documents, etc.Pour la plupart d’entre nous, l’IA a sûrement déjà franchi le comptoir du laboratoire, ne serait-ce que par les applications utilisées au quotidien sur nos téléphones cellulaires. Certains utilisent peut-être déjà l’intelligence artificielle pour les aider dans la détection d’interactions, les alerter d’un problème pharmacothérapeutique, rédiger pour eux des notes cliniques avec la reconnaissance vocale, ou encore les aider au triage des patients. Quoi qu’il en soit, il est de plus en plus clair que nous nous dirigeons vers une révolution technologique et que la pharmacie n’y échappera pas. D’ailleurs, elle ne doit pas y échapper. Mais comment en tirer profit au maximum dans nos officines? Comment transformer les menaces potentielles en opportunités réelles?C’est précisément l’objectif de ce nouveau blogue: tenter de démystifier l’IA, comprendre comment elle peut nous aider à devenir plus performants comme professionnels et comme gestionnaires tout en évitant le surmenage, discuter des défis potentiels à l’intégration dans nos équipes de travail et surtout comment se libérer l’esprit de cette charge mentale qui nous hante chaque jour. Je ne prétend pas être un expert de tous les systèmes ni des technicalités de l’IA, mais l’intégration des technologies en milieu de travail est assurément un domaine pour lequel j’ai une certaine expérience et j’espère pouvoir vous apporter des pistes de réflexion et peut-être même des solutions à certains problèmes rencontrés en pharmacie.Dans le contexte actuel de rareté de la main d'œuvre, de vieillissement de la population, de polypharmacie complexe et de l’élargissement du rôle des pharmaciens, il est grand temps de considérer la place que pourrait occuper cette technologie afin de nous soutenir au quotidien. Le mot «soutenir» est primordial. Le rôle de l’IA n’est pas de remplacer le jugement clinique, mais d’améliorer notre capacité à le mettre en action. Elle ne remplace pas notre relation thérapeutique, mais la libère de certaines contraintes administratives. Les opportunités d’intégration de la technologie sont multiples et répondent souvent à un besoin du milieu de travail.«Le rôle de l’IA n’est pas de remplacer le jugement clinique, mais d’améliorer notre capacité à le mettre en action.»Il est normal d’avoir des craintes et des appréhensions face à ces technologies. En tant que pharmaciens et pharmaciennes, notre esprit critique et notre bagage scientifique nous permettent de comprendre que l’IA a aussi des limites et qu’il est important de pouvoir s'en occuper. Même si les systèmes sont performants et très bien entraînés, ils peuvent commettre des erreurs. C’est précisément sur ce dernier point qu’il nous faut être prudents. Globalement, l'une des règles d’or consiste à ne pas déléguer à l’IA des tâches pour lesquelles nous ne sommes pas nous-mêmes des experts. Le fait de maîtriser ces tâches nous permet de rester les gardiens du processus décisionnel. Au fond, c’est exactement la même logique que pour les processus qui sont délégués aux ATPs, comme la DVCC pilulier ou encore la DVCC comptoir.En terminant, l’IA n’est pas une menace pour notre profession. Elle est plutôt une opportunité de nous recentrer sur ce qui compte vraiment: le patient, la relation, le soin.La technologie n’est pas là pour prendre la place des pharmaciens et pharmaciennes, mais pour leur donner plus de temps, plus de clarté et plus de portée. En l’adoptant intelligemment, nous ne perdons rien de notre identité : nous l’amplifions. Cette transformation n’est pas technologique, mais elle est humaine et elle commence ici, au comptoir de nos pharmacies.

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Derrière ce blogue:

Jean-Sébastien Lecompte

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