Faire du sport renforce aussi le microbiome intestinal

L’activité physique a de multiples bienfaits sur la santé. Il a maintes fois été démontré qu’un mode de vie actif a des effets préventifs et thérapeutiques sur plusieurs maladies métaboliques, cardiovasculaires et inflammatoires. On sait aussi que les athlètes, qui suivent des régimes alimentaires et des programmes d’entraînement stricts, ont un poids de forme et un microbiome intestinal florissant. Mais qu’en est-il chez monsieur et madame tout le monde? Des chercheurs albertains de la Cumming School of Medicine (CSM) de l’Université de Calgary se sont penchés sur la question dans le but de déterminer comment l’exercice pouvait façonner le microbiome chez les non-athlètes. Pour ce faire, ils ont évalué les informations relatives au type, à la durée et à l’intensité de l’exercice en relation avec les microbiomes auprès d’une cohorte de 443 personnes âgées de 38 à 65 ans. Les participants avaient pour mission de répondre à des questionnaires concernant leur poids, leur régime alimentaire, leur niveau d’activité physique et leur force de préhension. Ils ont également reçu par courrier un kit de collecte de selles, à des fins d’analyse de leur microbiome. De plus, lors de leur rendez-vous avec les chercheurs, leur taille, leur poids, leur pression artérielle, leur fréquence cardiaque, leur tour de taille ainsi que leur force de préhension ont été mesurés et ils ont aussi subi une prise de sang. Au final, les résultats montrent que «l’activité physique de durée modérée (supérieure à 150 minutes par semaine) augmentait à la fois la richesse et la diversité des microbiomes intestinaux par rapport aux participants à l’étude qui faisaient moins d’exercice». De même, ils indiquent que l’intensité de l’exercice ne prévaut pas sur la durée de l’activité physique pour influencer sur la production de «bonnes bactéries intestinales», peut-on lire dans l’article publié dans le FASEB Journal, la revue scientifique de la Federation of American Societies for Experimental Biology. «Il semble donc important de faire plus d’exercice pour améliorer la santé du microbiome et les individus devraient s’efforcer d’atteindre les 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée par semaine recommandées par Santé Canada», indique l’une des coauteurs de l’étude, Jane Shearer, qui est professeure à la faculté de kinésiologie et au département de biochimie et de biologie moléculaire de la CSM. De futurs travaux en laboratoire seront néanmoins nécessaires afin de comprendre pourquoi la durée de l’entraînement prédomine sur son intensité dans la bonne santé du microbiome, précise-t-elle. Lire aussi: Notre microbiote intestinal exerce-t-il vraiment une influence sur notre santé et notre espérance de vie? L’influence du surpoids sur le microbiome Les résultats mis en lumière par l’équipe de recherche varient toutefois selon les profils des individus. Les changements les plus bénéfiques dans le microbiome ont été observés chez les personnes de poids normal par rapport à celles en surpoids. Cela s’explique du fait que «le surpoids exerce ses propres influences sur le microbiome intestinal, indépendamment de l’exercice physique», signale l’un des chercheurs, le Dr Chunlong Mu, associé postdoctoral en kinésiologie. Dans ce cas, «les mauvaises habitudes alimentaires l’emportent sur certaines des influences bénéfiques de l’exercice sur les microbes intestinaux». Ainsi, le meilleur conseil semble être non seulement de faire plus d’exercice, mais aussi de maintenir un poids de santé afin d’obtenir un microbiome intestinal sain qui fonctionne de manière optimale.

Faire du sport renforce aussi le microbiome intestinal

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