Commotions cérébrales: neuf organismes canadiens de santé réclament des protocoles de gestion pour les sports à haut risque

Inquiets du nombre grandissant de risques pour la santé auxquels s’exposent les athlètes qui pratiquent des sports à haut risque comme le hockey, le football et le soccer, les membres de la Collaboration canadienne pour les commotions cérébrales exigent que cesse le fonctionnement à l’aveuglette.L’Association médicale canadienne, le Collège des médecins de famille du Canada et sept autres organismes pressent les organismes de sport et les organisateurs d’événements sportifs d’instaurer un protocole de gestion de ces traumatismes crâniens.«Aucun Canadien ne devrait pratiquer un sport à fort contact, que ce soit en milieu scolaire ou dans un club de compétition ou de loisirs, sans qu’il y ait un protocole de gestion des commotions cérébrales en place», affirme le Dr Charles Tator, membre de la Collaboration et professeur au département de chirurgie à l’Université de Toronto.«Nos organismes de sport nationaux et provinciaux doivent donner l’exemple et concevoir ces protocoles ensemble», déclare le médecin.Professeur agrégé à l’Université Laval de Québec, le Dr Pierre Frémont est président de la Collaboration. Les commotions cérébrales dans le sport sont un de ses chevaux de bataille. Il milite depuis plusieurs années en faveur de meilleurs moyens de prévention, de détection et de rétablissement de ces accidents d’origine sportive.«Nous investissons dans des éléments de sécurité pour les terrains, les structures, l’éclairage, les vestiaires et dans des équipements sportifs de qualité. Nous devons également élaborer des politiques de sécurité dans le but de gérer les commotions cérébrales adéquatement, de la prévention au retour au jeu», souligne-t-il.Le Dr Frémont estime que les mesures réclamées aujourd’hui par les neuf organismes canadiens en santé permettraient de détecter un plus grand nombre de commotions qui, pour l’instant, échappent aux entraîneurs, aux parents et aux joueurs eux-mêmes.«Nous savons que lorsque des protocoles de gestion des commotions cérébrales adéquats sont en place, le nombre réel de commotions cérébrales correctement repérées est multiplié par cinq, souligne-t-il. Sans un protocole de ce genre, de nombreuses commotions cérébrales passent inaperçues et ne sont pas traitées. Les participants courent alors le risque d’en subir les répercussions néfastes à plus long terme.»Selon trois études menées au cours des 10 dernières années, la plupart des commotions cérébrales, surtout si elles sont décelées rapidement et prises en charge adéquatement, se résorberont dans un délai de sept à 10 jours.Peu outillésSelon les experts, l’instauration de protocoles de gestion peut contribuer à un dépistage précoce et à une meilleure gestion des commotions cérébrales afin de limiter les lésions cérébrales.Mais actuellement, peu d’organismes de sport à haut risque susceptibles de provoquer des commotions cérébrales sont outillés pour prévenir ces traumatismes.Un sondage téléphonique a révélé qu’à peine 41% des 44 organismes interrogés avaient un protocole de gestion des commotions cérébrales en place.Seul un petit nombre des 14 organismes de sport nationaux et provinciaux qui possèdent un protocole pour les commotions cérébrales obligent leurs organisations membres à mettre sur pied un protocole du genre.Les organismes de sport ne sont cependant pas les seuls concernés par les commotions cérébrales. Selon la coalition, elles sont aussi l’affaire des gouvernements provincial et fédéral, des clubs communautaires, des conseils scolaires et des établissements, des parents, des entraîneurs, due système de soins de santé et des professionnels de la santé. Tous sont visés par la croisade entreprise par la Collaboration.Deux recommandations clésL’organisme a élaboré neuf recommandations afin de pousser les intervenants des milieux sportifs à agir.Page 1/2Les deux principales sont décrites dans le numéro de septembre du British Journal of Sports Medicine:1. Les organisations responsables de la conduite, de la réglementation ou de la planification d’un sport ou d’un événement sportif qui comportent un risque de commotions cérébrales devraient être obligées de disposer d’un protocole de gestion des commotions cérébrales adapté à ce sport et qui est revu chaque année, et de prévoir des ressources à cet effet.2. Dans des situations où des ressources médicales ou des professionnels de la santé formés et autorisés à prendre en charge des cas de commotions cérébrales ne sont pas disponibles ou suffisants, les professionnels de la santé de disciplines variées devraient travailler de concert à faciliter l’accès à des ressources médicales et aux experts pertinents dans les cas plus complexes.Les membres de la Collaboration canadienne pour les commotions cérébrales sont:- L’Association canadienne des médecins d’urgence- Le Collège des médecins de famille du Canada- L’Académie canadienne de la médecine du sport et de l’exercice- Le Centre canadien pour l’éthique dans le sport- L’Association médicale canadienne- La Société canadienne de pédiatrie- L’Association canadienne de physiothérapie- La section de la médecine du sport de l’Ontario Medical Association- Parachute (anciennement ThinkFirst)Page 2/2

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