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Non, je ne vous parlerai pas du Canadien et du lockout dans la Ligue nationale de hockey. J’ai toujours le CH tatoué (virtuellement) sur mon cœur et je suis un peu en manque de l’Antichambre, mais je vais survivre.Non, ce blogue sera très personnel, délibérément libérateur, à peine pharmaceutique, sans données probantes, sans statistiques et tout à fait subjectif. J’aimerais partager avec vous mon expérience du CH, comme dans Centre Hospitalier.Ma mère est rendue à sa troisième carte d’hôpital. Pas qu’elle les perde, juste qu’elle les collectionne au gré des références d’un centre hospitalier à un autre.Ça, c’est juste ma première frustration : elles sont toutes bleues, elles ont toutes des numéros différents et gare à vous si vous ne présentez pas la bonne, selon l’endroit où vous êtes. Pire, si vous ne l’avez pas, vous n’existez pas. Carte soleil ? Pff… presque inutile. En 2012, je trouve ça un peu archaïque.Premier contact avec le spécialiste, il nous a reçus dans le bureau de sa clinique. D’extérieur vieillot, l’édifice est propre, le bureau spacieux avec des fauteuils de cuir, moderne, sobre, lumineux. Pas de dossiers papiers, mais deux écrans d’ordinateur, un iPhone, des photos de famille et de compétitions de vélos.On nous avait bien dit d’apporter les CD des différents tests d’imagerie passés précédemment. Et bien, sur trois tests, le technicien avait oublié de copier le scan le plus important. Impossible pour le médecin d’aller plus loin dans les propositions de traitement. Un autre rendez-vous est donc pris pour la semaine suivante.Même médecin, autre décor. Cette fois-ci, nous sommes au huitième étage du Centre Hospitalier. Le bureau fait la moitié de celui de la semaine dernière. Il est peint d’un vert même pas « hôpital ». Il n’y a pas assez de chaises pour nous trois. La table d’examen est abîmée, il y a même du duct tape qui remplace une pièce qui a dû prendre la poudre d’escampette il y a belle lurette. Un ordinateur, un dossier papier, des tas de formulaires… et toujours pas de scan. Enfin, 45 minutes plus tard, les images seront retrouvées quelque part dans l’intranet…Appel de l’hôpital. Ça y est, l’intervention sera pour le lendemain. Mais dès que le département rappellera, il faudra arriver dans la prochaine heure, sinon l’urgence réquisitionnera le lit… du 6e étage ! Et l’opération sera alors remise à la semaine prochaine : le chirurgien n’opère qu’une journée par semaine…Oubliez le décor de ER* ou de Trauma. Ici, pas de large corridor tout blanc et bien dégagé. Ce n’est pas sale, mais ça ne semble pas très propre non plus. De chaque côté des murs sont alignés des chariots où s’empilent, à la l’ancienne mode de la tour de Pise, serviettes, boîtes de gants et jaquettes. Tandis que, bien alignés dans le pigeonnier du poste infirmier, trônent une vingtaine de formulaires dont le dégradé arc-en-ciel rendrait jaloux les créateurs de chez Sico.Dans les chambres exiguës, où deux personnes partagent le même espace et les mêmes angoisses, impossible de s’asseoir sans bloquer le chemin de quelqu’un ou de quelque chose. La chaise est collée contre le mur, bloquant l’accès aux tiroirs pour les effets personnels. La télé s’emmêle dans les tubulures des solutés et de l’oxygène. Car il y a quand même le câble… à 78 $ par semaine.Et le bruit… cloches d’alarme, chariots de repas, prises de signes vitaux, changement de personnel, visite des résidents, conversations des employés… Le calme et la tranquillité pour refaire ses forces et affronter la maladie ? Non, ce n’est pas ici.Oh le personnel est bien attentionné, gentil, compétent et disponible. Ils sont sans doute aussi victimes que leurs patients d’un environnement désuet et démoralisant. Je leur lève mon chapeau, j’aurais déjà abdiqué depuis longtemps.En attendant, on abolit la taxe santé et on augmente les impôts des plus riches, sans vraiment arriver à combler le manque à gagner. Mesure injuste ou pas, le système de santé a désespérément besoin d’argent.Et il semble que ce ne soit pas seulement pour les services et les ressources humaines, mais aussi pour des choses aussi basiques que de procurer un environnement approprié à l’amélioration de la santé à ceux qui font un séjour au CH.Dernière anecdote plus cocasse. Dans une des salles de bain, il y avait deux toilettes. Sur l’une des portes, un écriteau en plastique bien vissé dans le métal indiquait « temporairement hors d’usage ». La notion de temporaire, ici, m’a semblé bien aléatoire…_____*ER : Emergency Room. Série américaine fameuse et fumeuse des années 1990 où, entre autres acteurs, le beau George Clooney a débuté sa carrière.

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HELENE BLANCHETTE