Une action collective autorisée en chirurgie cardiaque

Cette action a été intentée au nom de patients de plusieurs provinces qui ont subi une chirurgie cardiaque à cœur ouvert, au cours de laquelle une unité de chauffage-refroidissement 3T (HCU) a été utilisée, entre le 1er janvier 2010 et le 23 juillet 2018 spécifiquement. Même si cette autorisation a été accordée par la Cour supérieure de l’Ontario, ce recours comprend aussi les patients québécois, puisque cet équipement a été utilisé par le CIUSSS du Saguenay-Lac-St-Jean, l’Institut de cardiologie de Montréal, l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec, le CHU et le Centre Mère-Enfant de Québec, l’Hôpital Ste-Justine de Montréal, l’Hôpital de Montréal pour enfants, l’Hôpital général juif, le CHUM et le site Glen du CUSM. Ces générateurs thermiques sont utilisés dans plusieurs hôpitaux en Amérique du Nord et en Europe. Contaminé par une bactérie? Les échangeurs thermiques 3T servent à réguler la température du sang pendant une chirurgie thoracique ouverte. Les avocats des plaignants affirment que l’échangeur de Sorin a été contaminé par la bactérie Mycobacterium chimaera. Dans certains cas, soutiennent-ils, des vapeurs contaminées ont été évacuées par les échangeurs thermiques 3T, causant des infections chez le patient qui subissait l’intervention chirurgicale. Selon la poursuite, cette bactérie a une croissance lente, ce qui implique qu’une infection peut prendre de deux semaines à six ans avant de se manifester. De graves infections ont été signalées et, dans les cas les plus extrêmes, auraient causé plusieurs décès, ajoutent les avocats des patients. Ils prétendent par ailleurs que les défendeurs ont été négligents dans la conception, la fabrication, les essais pré-commercialisation et post-commercialisation, la distribution des échangeurs thermiques 3T et qu’ils ont manqué à leur devoir présumé de procéder au rappel des échangeurs thermiques contaminés. Les défenseurs nient ces allégations. L’autorisation de l’action collective accordée par la cour ontarienne ne veut pas dire que la preuve a été démontrée. Elle signifie seulement que l’action peut aller de l’avant. L’action collective vise à obtenir des dommages-intérêts pour chaque patient canadien qui répond aux critères, ainsi que pour les membres de leur famille immédiate. Pas de commentaires d’experts Des chirurgiens cardiaques québécois semblent marcher sur des œufs lorsqu’il est question de cette affaire. Les deux médecins à qui nous avons demandé un avis d’expert ont refusé de nous parler. L’Institut de cardiologie de Montréal, à qui nous avons demandé combien de ses patients avaient subi une chirurgie cardiaque à cœur ouvert au cours de laquelle cet appareil a été utilisé, nous a référé à la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics pour obtenir des réponses. En 2016, l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ) avait émis un communiqué de presse pour informer ses patients, qui avaient subi depuis 2011 une chirurgie cardiaque au cours de laquelle des générateurs thermiques avaient été utilisés, de l’existence d’un faible risque d’infection par la bactérie Mycobactierum chimaera. À sa connaissance, disait l’IUCPQ, aucun de ses 9500 patients opérés depuis novembre 2011 à 2016 n’avait été infecté, bien que le recours s’étende jusqu’à l’année 2018.

Une action collective autorisée en chirurgie cardiaque

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