Troubles de santé plus précoces et complexes chez les Canadiennes

Les Canadiennes sont confrontées à des enjeux de santé de plus en plus complexes et de plus en plus tôt dans leur vie, selon le rapport Santé des femmes: tendances émergentes et soutiens efficaces de la société d’assurance Sun Life. Différents constats ont été tirés d'une analyse de la base de données de demandes de règlement incluant plus de 3 millions de participants. CancerSelon le rapport, le taux de cancer chez les femmes de moins de 50 ans est près de deux fois plus élevé que chez les hommes du même âge. L’écart s’accentue depuis le début des années 2000. Il est principalement attribué à l’augmentation des diagnostics de cancers du sein. Cette tendance est particulièrement marquée chez les 20 à 29 ans, qui ont vu l’incidence bondir de 45,5% en 30 ans.MigrainesLa migraine touche environ 14% de la population canadienne. Les femmes sont toutefois trois fois plus susceptibles d’en souffrir que les hommes, notamment en raison des fluctuations hormonales.À lire aussi: Un nouveau GUO pour le traitement de la migrainePlusieurs facteurs peuvent déclencher une migraine, selon le rapport de la Sun Life, dont le stress, les troubles du sommeil, l’alimentation, les facteurs environnementaux, l’anxiété et la dépression. Les fluctuations d’œstrogènes peuvent également être un puissant déclencheur, particulièrement lors de l’ovulation, des menstruations et de la périménopause.Il est calculé que la migraine figure parmi les principales causes d’absentéisme au travail et de la perte de productivité. Avec le mal de dos et les troubles de l’humeur, elle se classe au troisième rang des coûts liés à la santé au travail. Santé mentaleLes troubles de santé mentale génèrent des coûts généralement plus élevés pour les femmes. Environ 45% des demandes de règlement chez les femmes étaient liés à des troubles mentaux, contre 33% chez les hommes.Le nombre de ces demandes a été augmenté de façon marquée entre 2019 et 2024. Selon la Sun Life, ces données concordent avec les données dans la population canadienne, qui indiquent que la prévalence de la dépression est 1,7 fois plus élevée chez les femmes. Cette tendance est notamment expliquée par le stress accru en lien avec les responsabilités plus grandes et les enjeux de santé reproductive. Parallèlement, les femmes sont deux fois plus nombreuses que les hommes à déclarer que les coûts constituent un obstacle à l’obtention d’un traitement. Maladies chroniques Si les hommes ont présenté davantage de demandes de règlement concernant des médicaments pour traiter une maladie chronique, la croissance du nombre de demandes de ce type de médicaments est nettement plus marquée chez les femmes. Concernant le diabète, cette croissance était 40% plus rapide chez les femmes que chez les hommes. La hausse du nombre de crises cardiaques chez les femmes de 35 à 54 ans était également beaucoup plus prononcée que chez les hommes, au cours des dix dernières années. À lire aussi: Diabète de type 1: les femmes rapportent plus de fatigue que les hommesCette croissance plus rapide chez les femmes était aussi observée pour l’hypercholestérolémie, l’asthme ou les maladies pulmonaires obstructives chroniques. Cette tendance était particulièrement marquée chez les jeunes femmes. L’endométriose est une maladie qui touche environ 10% des Canadiennes, mais qui demeure méconnue et taboue. Les femmes atteintes d’endométriose sont deux fois plus nombreuses à prendre un congé de maladie que les hommes. Les défis auxquels les femmes font face au cours de la périménopause semblent être liés aux tendances touchant les femmes. Les fluctuations d’œstrogène peuvent avoir des impacts sur plusieurs systèmes et provoquer notamment une prise de poids abdominale, augmentant ainsi le risque de syndrome métabolique, de diabète de type 2, d’hypertension et de maladies cardiovasculaires. Les femmes sont aussi plus susceptibles de rapporter une aggravation d’un trouble chronique attribué aux changements climatiques ou à des événements météorologiques extrêmes. Selon le rapport, cette vulnérabilité pourrait s’expliquer par des conditions socioéconomiques pouvant être plus précaires que celles des hommes. Responsabilités accrues et charge mentaleLes femmes ont souvent des charges de travail plus grandes que les hommes liées aux soins aux enfants et aux personnes âgées, ce qui occasionne un stress important (43% des femmes contre 26% des hommes). Elles sont 50% plus susceptibles que les hommes de se déclarer proches aidantes et de quitter leur emploi en raison des exigences liées à leur rôle. Elles sont aussi deux fois plus susceptibles d’affirmer qu’il leur est très difficile de prendre soin de leur propre santé.

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