Temps supplémentaire: une tendance qui semble aller vers la hausse

Au total, plus d’un travailleur de la santé sur cinq, soit 236 000 personnes, a dû faire des heures supplémentaires en 2021. En moyenne, les travailleurs de la santé ont effectué 8,2 heures supplémentaires rémunérées et 5,8 heures supplémentaires non rémunérées par semaine, cette année-là. Plus de 18 millions d’heures supplémentaires ont ainsi été enregistrées dans les hôpitaux du Canada, ce qui représente l’équivalent de 9000 employés à temps plein. Ces données représentent une hausse de 15% si on les compare aux chiffres de 2020. C’est toutefois en avril 2022 que le sommet des heures supplémentaires a été atteint, suggérant ainsi une tendance à la hausse. Tous les professionnels affectés Au total, 37% des médecins omnipraticiens, 30% des pharmaciens et 26% des médecins spécialistes ont fait des heures supplémentaires en 2021. Dans une entrevue accordée au Journal de l’Association médicale canadienne, le Collège des médecins de famille du Canada (CMFC) a indiqué que près de la moitié des médecins de famille du pays récemment interrogés par le Collège avaient déclaré travailler au-delà de leur capacité souhaitée. Selon le CMFC, ces médecins de famille étaient également trois fois plus susceptibles de dire qu’ils souhaitaient ou allaient prendre une pause de travail. Stress augmenté, capacité diminuée Le rapport de l’ICIS cite par ailleurs une enquête menée par Statistique Canada sur les expériences des travailleurs de la santé pendant la pandémie de COVID-19 qui indique que 83,7% des médecins ont noté une augmentation du stress. Environ 92% des infirmières ont également rapporté être plus stressées au travail depuis la pandémie. Par ailleurs, parmi les infirmières qui n’envisageaient pas encore la retraite, environ une sur quatre a indiqué vouloir quitter ou changer son emploi dans les trois prochaines années. Comme mentionné par l’ICIS, «les heures supplémentaires des travailleurs de la santé ont été reliées à une diminution de leur bien-être physique et mental, ce qui peut avoir des conséquences à long terme sur leur santé et sur la prestation des services». Une méta-analyse publiée dans le British Medical Journal en octobre dernier avait mis de l’avant que l’épuisement professionnel des médecins a des retombées négatives significatives sur la qualité des soins prodigués aux patients. L’épuisement professionnel des médecins était en effet associé à un mauvais fonctionnement des organisations de soins de santé, en contribuant au désengagement professionnel et à la rotation du personnel, ainsi qu'en réduisant la qualité des soins. Les chercheurs ont aussi indiqué que l’épuisement professionnel doublerait les risques d’incidents en lien avec la sécurité des patients.

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