Rétroaction constructive: l’art de donner et de recevoir

La rétroaction, catalyseur d’engagement… pour chacun et pour l’équipeEn pharmacie, jongler avec les priorités, répondre aux attentes des patients et garder le cap sous pression, c’est le lot de tous. Dans ce contexte, la rétroaction régulière fait toute la différence.Du point de vue de l’équipe, elle favorise la cohésion, réduit les malentendus et aligne tout le monde vers des objectifs communs. En effet, les équipes qui reçoivent de la rétroaction fréquente voient leur performance augmenter de 12% et leur engagement grimper de 60%.En tant qu’individu, la rétroaction agit comme une boussole. Elle permet de mieux se situer, d’ajuster ses pratiques et d’éprouver un sentiment de progression. Chez les pharmaciens communautaires, l’évaluation de la performance – incluant la rétroaction – est fortement liée à la motivation à offrir des soins de qualité. Miser sur une culture de rétroaction, c’est donc aussi investir dans la satisfaction au travail, la santé mentale et la fidélisation de l’équipe.Donner de la rétroaction : une compétence qui se développeBien donner de la rétroaction, ça se prépare. Il ne s’agit pas de pointer du doigt, mais de cibler un comportement précis, d’expliquer son impact et de proposer des pistes d’amélioration, dans un climat de respect et de confiance.Les études en pédagogie clinique le confirment: la rétroaction est une pierre angulaire de l’apprentissage professionnel. Elle permet à chacun de s’ajuster en temps réel et de renforcer ses compétences.Ne manquez pas: La colère est-elle appropriée au travailQuelques repères utiles:Être spécifique : «J’ai remarqué que tu as pris le temps d’expliquer la posologie au patient X, ça a vraiment rassuré la famille», plutôt que «Bon travail aujourd’hui».Choisir le bon moment et le bon lieu, à l’écart des autres, pour favoriser un échange ouvert.Utiliser le «je» pour parler de son observation, plutôt que le «tu» qui peut être perçu comme accusateur.Inviter à la discussion : «Comment as-tu vécu cette situation?», «Qu’est-ce qui t’aiderait à l’avenir?»Donner du feedback, c’est aussi savoir souligner les bons coups. Une rétroaction équilibrée, qui valorise autant les réussites que les pistes de développement, contribue à bâtir un climat d’échange positif et motivant.Recevoir de la rétroaction: un levier de croissance personnelleRecevoir une rétroaction n’est pas toujours facile, surtout quand elle touche à notre façon de travailler. Pourtant, elle représente un puissant levier de développement.Sans rétroaction, on risque de se faire une idée erronée de sa performance, ou de manquer des occasions de s’améliorer. Les professionnels qui accueillent la rétroaction avec ouverture progressent plus rapidement, développent leur conscience de soi et renforcent leur sentiment de compétence.Même lorsque le message est difficile à entendre, il est utile de:Remercier la personne pour sa franchise;Clarifier les éléments qui ne sont pas bien compris;Voir le retour comme une opportunité de progression.La rétroaction fonctionne aussi dans l’autre sens. Donner un retour à un collègue ou à son supérieur, c’est participer à une dynamique d’amélioration continue. Des phrases simples comme «J’aimerais avoir plus de retours sur mon travail» ou «As-tu des suggestions pour améliorer notre organisation?» ouvrent la porte à une communication réciproque, fondée sur la confiance.Installer une culture de la rétroaction : une démarche à double impactPour que la rétroaction fasse partie intégrante du fonctionnement d’une pharmacie, il faut d’abord instaurer un climat propice. Cela implique :D’éviter les commentaires flous ou centrés sur la personnalité;De privilégier des échanges réguliers, pas seulement en réaction à un problème;De doser les messages entre reconnaissance et amélioration;D’adapter l’approche à chaque personne, car nous ne réagissons pas tous de la même manière.L’usage d’outils simples comme des grilles d’évaluation ou des points de suivi, comme on en trouve en pharmacie hospitalière, peut aussi faciliter la circulation des attentes et des informations.Enfin, encourager l’auto-rétroaction est une façon concrète d’ancrer la pratique. Prendre quelques minutes pour faire le point sur ce qui a bien été, ce qui pourrait être ajusté, c’est déjà progresser. Individuellement et collectivement.En résumé, la rétroaction constructive, c’est le carburant d’une équipe qui avance, apprend et s’adapte. Au-delà de la technique, c’est un art relationnel qui repose sur l’écoute, la clarté et l’intention de faire grandir. Et dans un milieu comme celui de la pharmacie, où les enjeux sont aussi humains que professionnels, plus que jamais, chaque mot compte!

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