Radié neuf mois pour avoir accepté des commissions d’une clinique d’esthétique

Un médecin a été radié neuf mois pour avoir accepté des commissions de la clinique médico-esthétique Dermaveda.Les commissions octroyées au Dr Luc Frenette, qui a plaidé coupable a trois chefs d’accusation, étaient calculées selon le volume d’injections effectuées par des infirmières dans le cadre d’ordonnances collectives.Le Dr Frenette a également été sanctionné par le Conseil de discipline du Collège des médecins du Québec pour avoir permis que son titre de médecin soit utilisé à des fins commerciales et avoir signé en blanc des ordonnances individuelles de Valtrex.À l’automne 2014, le médecin a accepté le poste de directeur médical de Dermaveda et s’est impliqué dans la formation des infirmières qui effectuaient des injections de produits de comblement, notamment de Botox et d’acide hyaluronique.Quelques mois plus tard, en janvier 2015, il a signé trois ordonnances collectives auprès d’infirmières afin de faciliter le processus de fonctionnement des activités commerciales de l’entreprise. De plus, il a complété et signé en blanc des prescriptions de Valtrex, médicament indiqué pour combattre l’herpès labial. Pour assurer l’approvisionnement des infirmières à certains produits, le médecin a signé des ententes avec deux compagnies pharmaceutiques qui les distribuaient.«L’intimé, en mettant à contribution son titre et sa signature au profit des performances commerciales d’un tiers, pose des gestes dérogatoires aux valeurs qui guident les membres du Collège et, par le fait même, déconsidèrent la profession de médecin», écrit le Conseil de discipline dans la décision sur culpabilité et sur sanction.Des faits préoccupantsLe Conseil de discipline juge que les faits établis par la preuve sont préoccupants d’un point de vue déontologique.«Au-delà de son intérêt académique pour l’esthétisme, la preuve démontre que l’intimé cherche aussi à satisfaire ses bénéfices personnels», mentionne-t-on.Le Conseil affirme également que le Dr Frenette «reconnaît s’être placé en porte-à-faux par rapport aux valeurs fondamentales d’indépendance et de désintéressement, dont les membres du corps médical doivent être porteurs».Le Conseil de discipline estime que le jugement se veut suffisamment sévère et dissuasif afin de rappeler aux membres du Collège que la protection du public exige de chaque médecin un comportement exemplaire en ce qui a trait à l’émission d’ordonnances collectives.En plus de sa radiation temporaire, le Dr Frenette, qui n’a plus l’intention de travailler dans le domaine de l’esthétique, a reçu une amende de 5000 $.

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