Prolongation des ordonnances médicales: réponses à des questions fréquemment posées à l’OPQ

Dans le cadre du Symposium de la Faculté de pharmacie de l’Université Laval, tenu à la fin d’octobre au Centre de congrès et d’expositions de Lévis, la pharmacienne communautaire Anne Pelletier-Germain* a passé en revue les questions les plus fréquemment posées à l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ) sur les nouvelles activités de la Loi 41, depuis leur entrée en vigueur en juin 2015. Anne Pelletier-Germain (crédit photo: Éric Whittom).Cet article présente une sélection des questions relatives à la prolongation des ordonnances médicales auxquelles elle a répondu. Puis-je prolonger une ordonnance ayant déjà fait l’objet d’une prolongation?La conférencière a répondu oui à cette question. «L’important, c’est de ne pas dépasser la durée de la validité de l’ordonnance originale. Par exemple, si l’ordonnance était valide six mois, vous ne pouvez pas prolonger au-delà de six mois. Par contre, si vous avez une ordonnance qui était renouvelable pour 18 mois, vous ne pouvez pas dépasser la durée maximale d’un an. Vous n’êtes pas obligés de dépanner pour la durée maximale de la validité de l’ordonnance. L’objectif de la prolongation d’une ordonnance, ce n’est pas de remplacer un suivi par le médecin, mais vraiment d’aider nos patients. Ce n’est pas automatique non plus de prolonger une ordonnance. Des fois, on se sent un peu mal de dire au patient qu’on ne prolonge pas son ordonnance. C’est notre jugement et notre responsabilité professionnelle. C’est à nous d’orienter le patient vers la bonne personne pour assurer une continuité des soins.» Est-il possible de prolonger l’ordonnance d’un médecin inactif, retraité ou radié?La conférencière a répondu oui à cette question. Dans le cas de la prolongation d’une ordonnance d’un médecin qui a été radié après la rédaction de celle-ci, elle a recommandé de communiquer avec le Collège des médecins du Québec (CMQ) pour connaître le motif de sa radiation, de façon à prendre une «décision plus éclairée». Elle pense que «dans le cas d’une radiation pour un comportement inapproprié, cela n’a aucun impact au niveau de ses ordonnances». Par contre, s’il a été radié en raison d’un problème lié à la prescription de médicaments, elle est d’avis qu’un pharmacien devrait «peut-être se questionner» pour voir s’il y a lieu de prolonger ses ordonnances. Puis-je prolonger l’ordonnance d’un médecin qui pratique dans une autre province?La conférencière a répondu non à cette question. «Selon l’article 1 de la Loi de la pharmacie, un médecin, c’est tout membre de l’Ordre des médecins du Québec [maintenant appelé CMQ]. Donc, si un médecin a seulement un permis d’exercice, par exemple de l’Ontario ou du Nouveau-Brunswick, sachez que vous n’êtes pas autorisés à prolonger ses ordonnances. Par contre, certains médecins ont un double permis d’exercice. Ça pourrait arriver que même s’il pratique en Ontario, un médecin puisse être inscrit au CMQ.» Puis-je prolonger une ordonnance portant sur des fournitures telles des bandelettes pour mesurer la glycémie ou des bas de compression? La conférencière a répondu oui à cette question. «Dans le Règlement sur la prolongation ou l’ajustement d’une ordonnance d’un médecin par un pharmacien et sur la substitution d’un médicament prescrit, on parle d’une ordonnance. On ne spécifie pas que cette ordonnance doit porter sur des médicaments. Le pharmacien doit alors se baser sur son jugement professionnel pour déterminer si la fourniture est nécessaire au patient.» Un médecin peut-il refuser qu’une ordonnance soit prolongée?La conférencière a répondu oui à cette question. Elle a mentionné que la nouvelle version du Règlement sur les normes relatives aux ordonnances faites par un médecin stipule que «le médecin qui délivre une ordonnance individuelle de médicaments peut y indiquer la mention qu’aucune prolongation n’est autorisée». Les médecins de la clinique en haut de la pharmacie m’ont demandé de ne plus les informer des prolongations d’ordonnances en raison du volume important de télécopies. Suis-je autorisé à ne plus leur envoyer cette information?La conférencière a répondu non à cette question. Elle a expliqué que dans les discussions entre l’OPQ et le CMQ sur la rédaction des règlements pris en application de la Loi 41, le CMQ a demandé que les médecins soient informés de la prolongation d’une ordonnance. Madame Béland vient renouveler son ordonnance. Son dossier patient contient les renseignements suivants: Médicament Posologie Prescripteur Ren. Date originale Dernier service éthinyloestradiol 20 mcg/ lévonorgestrel 100 mcg1 co. die X 21 jours. Arrêt de 7 jours.H. Germain 81123412 reste 0T – 13 moisT - 25 joursQue faites-vous?A. Vous décidez de prolonger pour un mois et vous lui mentionnez de consulter afin d’obtenir une nouvelle ordonnance;B. Vous lui prescrivez pour trois mois son contraceptif hormonal, puisqu’en vertu de la Loi 41, vous avez désormais l’autorisation de prescrire un médicament pour certaines situations qui ne requièrent pas un diagnostic, notamment la contraception hormonale;C. Vous faites une demande de renouvellement par télécopieur.La conférencière a répondu C à cette question. Elle a expliqué que le pharmacien n’a pas le droit de prolonger une ordonnance d’une infirmière praticienne spécialisée (numéro de pratique commençant par 81). «Il faut vraiment que ce soit des ordonnances faites par un médecin [article 17, alinéa 6, de la Loi sur la pharmacie].»Elle a précisé que la contraception hormonale ne peut être prescrite pour trois mois que si une contraception orale d’urgence (COU) a été remise à la patiente.Ressources disponibles en cas de douteEn conclusion de son exposé, elle a énuméré quelques ressources pour obtenir des réponses en cas de doute:Service de soutien de l’OPQ: infoloi41@opq.org;Foire aux questions sur le site de l’OPQ;Loi 41 - Guide d’exercice sur les activités réservées aux pharmaciens (CMQ et OPQ).*Anne Pelletier-Germain est chargée d’enseignement à la Faculté de pharmacie de l’Université Laval et elle fait partie de l’équipe responsable du développement de la formation continue. Elle a coordonné le volet clinique du site loi41.com de l’Association des bannières et des chaînes de pharmacies du Québec (ABCPQ) et elle a participé à la rédaction de 16 des 23 algorithmes qui s’y trouvent.

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