Prévenir les méfaits du sucre comme l’obésité et le diabète par des choix plus responsables

André MaretteSanté Canada devrait obliger les fabricants à indiquer dans la section Valeur nutritive des étiquettes de leurs produits la quantité de sucre naturel et la quantité de sucre ajouté (glucose, fructose, sucrose [1 glucose + 1 fructose]), selon l’auteur André Marette qui vient de publier chez vlb éditeur, avec sa collègue de recherche Geneviève Pilon, le livre La vérité sur le sucre. Actuellement, les entreprises agroalimentaires doivent mentionner uniquement la quantité totale de sucre, sans distinction.André Marette est notamment professeur à la Faculté de médecine de l’Université Laval, chercheur à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec, titulaire de la Chaire de cherche Pfizer-IRSC sur la pathogenèse de la résistance à l’insuline et des maladies cardiovasculaires, directeur scientifique de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF) et éditeur en chef de l’American Journal of Physiology – Endocrinology and Metabolism.En spécifiant la provenance du sucre dans les produits, ce dernier croit que les consommateurs seraient mieux outillés pour mesurer la quantité de sucre ajouté et ainsi diminuer dans leur alimentation le sucre nocif pour leur santé (obésité, diabète, hypertension artérielle, maladies cardiovasculaires, maladies hépatiques comme la stéatose, etc.) lorsqu’il est pris en trop grande quantité.«Il faut améliorer les étiquettes nutritionnelles. Par exemple, la compagnie XYZ qui fabrique de la confiture aux fraises doit dire aux consommateurs la quantité de sucre naturel qui provient de la fraise et la quantité de sucre qu’elle a ajouté pour rendre sa confiture plus sucrée. Ainsi, les gens vont pouvoir choisir une confiture qui contient juste du sucre naturel.»Taxer les boissons gazeuses pour financer un fonds de rechercheCe chercheur est aussi favorable, sous certaines conditions, à taxer les boissons gazeuses qui sont «l’ennemi public numéro 1» en raison de la quantité importante de sucre ajouté qu’elles contiennent.«On s’est rendu compte que beaucoup de familles défavorisées consomment des boissons gazeuses qui sont relativement accessibles et à un coût relativement faible. Si l’on taxe les boissons gazeuses, on va se rendre compte qu’on taxera les gens qui n’ont pas beaucoup d’argent. Peut-être qu’on va changer les comportements alimentaires, mais certains sont sceptiques. Si on veut responsabiliser les gens en taxant les boissons gazeuses, je pense que le gouvernement et l’industrie agroalimentaire devraient mettre un montant équivalent dans un Fonds qui serait dédié à la recherche pour démontrer les effets nocifs du sucre. Il faut que tout le monde soit responsabilisé, pas uniquement les consommateurs.»Méfiance envers les édulcorants artificiels En ce qui a trait aux édulcorants artificiels (aspartame, saccharine, sucralose, etc.), il ne recommande pas de consommer des produits qui en contiennent. «Malheureusement, ils ne semblent pas avoir les vertus sur la santé qu’on leur attribuait. Les gens qui en consomment ne perdent pas de poids et n’ont pas une meilleure gestion de leur glycémie, même s’ils sont diabétiques. Il n’y a aucune démonstration scientifique claire que ces faux sucres améliorent la santé.»Consommer du sucre et des édulcorants naturels Il suggère plutôt aux gens de consommer des aliments contenant du sucre naturel, par exemple dans les fruits et les légumes. «Dans les fruits et les légumes, il y a des fibres alimentaires qui provoquent un effet de satiété si on en prend trop, ce qui permet de réduire la quantité de sucre consommé.»Il considère qu’il est préférable de consommer des jus de fruits purs au lieu des boissons gazeuses ou des boissons à saveur de fruits sans valeur nutritive, mais il suggère d’en limiter la prise à une fois par jour. «Bien qu’on ait perdu les fibres dans certains jus de fruits purs, on conserve au moins les vitamines, les minéraux et les polyphénols.»Il croit qu’en éliminant les jus de fruits purs du Guide alimentaire canadien, certains consommateurs se tournent vers les boissons gazeuses considérant qu’ils sont sur le même pied d’égalité en termes de valeur nutritive, c’est-à-dire sans valeur nutritive.Il suggère également aux gens de cuisiner leurs repas en utilisant des produits frais et des édulcorants naturels comme le miel, le sirop d’érable ou la mélasse au lieu d’acheter des mets préparés par l’industrie agroalimentaire. «Quand on utilise des édulcorants naturels, on n’ajoute pas juste du sucre, mais aussi d’autres éléments qui peuvent nous aider à mieux gérer ou à nous protéger contre les effets du sucre.»Enfin, ce professeur croit que les professionnels de la santé ont les rôles suivants:1-informer leurs patients sur les méfaits du sucre pour leur santé;2- effectuer davantage de recherches en nutrition, notamment «pour prouver les effets des faux sucres et que le fructose est plus dangereux que le glucose et l’amidon».

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