Pourquoi continuons-nous à alimenter la machine à épuisement des pharmaciens?

Un article décrivait il y a quelque temps la nécessité pour une grande chaîne de pharmacies en Colombie-Britannique de réduire les heures d'ouverture de ses succursales en raison de problèmes de personnel dans l'ensemble du secteur. L'un des problèmes cités était l'épuisement professionnel des pharmaciens qui poussait certains d'entre eux à quitter la pratique. Lorsque nous parlons d'épuisement professionnel, à quoi faisons-nous réellement référence? L'Organisation mondiale de la santé (OMS) définit l'épuisement professionnel comme «un syndrome conceptualisé résultant d'un stress chronique au travail qui n'a pas été géré avec succès». Il se caractérise par un sentiment d'épuisement, du cynisme ou des sentiments de négativisme liés au travail, et une efficacité professionnelle réduite. Les organismes de réglementation de la pharmacie du Canada devraient accorder une plus grande importance à la question de l'épuisement professionnel, car celui-ci peut avoir des effets délétères sur l'offre et la qualité des soins aux patients. S'il existe des moyens de gérer le surmenage, la meilleure stratégie reste la prévention. Une bonne façon de réduire l'épuisement professionnel est de créer un environnement de travail qui limite le stress et favorise l'efficacité. La pharmacie moyenne est conçue comme une machine à épuisement professionnel. Entrez-y et il y a de fortes chances qu'à un moment donné, vous souffriez de surmenage. Dans les pharmacies, les interruptions constantes et l’environnement de travail chaotique contribuent au stress et à l’épuisement des employés, sans parler de leur impact sur la qualité des soins aux patients et du risque accru d'erreurs. La pharmacie moyenne ressemble davantage à un zoo en plein air qu'à un établissement de soins de santé professionnels – la seule différence étant qu'au zoo, on trouve des panneaux indiquant de ne pas taper sur la vitre, alors que la pharmacie ne fait pas preuve d'une telle courtoisie. N'importe qui peut s'approcher et interrompre une vérification d'ordonnance ou un conseil au patient. Parmi les mesures à mettre en place, citons l'adoption d'un modèle davantage axé sur les rendez-vous, le fait que le pharmacien travaille dans une zone privée comme une salle de consultation et la mise à disposition d'un personnel adéquat pour soutenir ce modèle. Malheureusement, certaines associations, comme l'Association des pharmaciens du Canada (APC), pensent que la solution consiste à augmenter le nombre de pharmaciens et à jeter davantage de chair dans le broyeur à viande. On n'a pas accordé suffisamment d'attention à l'amélioration de l'environnement de travail et à la rétention des pharmaciens. Je peux vous garantir que ce n'est pas en jetant plus de main-d'œuvre dans la machine à épuisement, que le problème disparaîtra.

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