Patients avec des idées suicidaires: un appel à la vigilance lancé aux médecins et pharmaciens

Dans une note publiée mardi, le Collège des médecins du Québec (CMQ) rappelle aux médecins et aux pharmaciens de s’assurer que les patients ayant des idées suicidaires n’ont pas accès à une grande quantité de médicaments qui pourraient leur nuire. Le Collège suggère également aux professionnels de la santé de communiquer entre eux au sujet des ordonnances destinées aux patients présentant un risque suicidaire.Ce rappel intervient après que le CMQ a reçu plusieurs recommandations à la suite de l’enquête d’un coroner sur le décès par suicide d’une femme de 25 ans. Le coroner a constaté que celle-ci avait en sa possession une quantité considérable de médicaments et que la communication entre les professionnels de la santé au sujet de ses soins était déficiente.À l’issue de son enquête, le coroner a formulé des recommandations à l’intention du Collège, de l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ) et du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).La première d'entre elles propose de «réfléchir et d’identifier les meilleurs moyens pour permettre aux professionnels de la santé de travailler en concertation afin de monitorer et intervenir au niveau de l’accès aux moyens de se suicider (en l’occurrence, aux médicaments), lorsque la situation le requiert pour les usagers vulnérables».À lire aussi: Décès d’un patient après la prise d’acétaminophène: nouvelles recommandationsLe coroner préconise également que le CMQ et l’OPQ forment et informent les cliniciens sur les recommandations de pratique en matière de prévention du suicide de même que sur la façon de limiter et de surveiller l’accès aux médicaments qui pourraient être utilisés à des fins préjudiciables. L’Ordre des pharmaciens devrait aussi soutenir et former ses membres sur la façon d’évaluer l’état mental d’un patient, y compris l’évaluation du risque de décès par suicide. L’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) pourrait également prendre part aux discussions sur cette question, suggère le coroner. Dans sa note, le CMQ rappelle qu’un médecin ou une infirmière praticienne spécialisée (IPS) doit informer le pharmacien de la condition clinique d’un patient, notamment en cas d’idées ou de projets suicidaires. Ils doivent également l’informer d’éventuelle(s) tentative(s) antérieure(s) de suicide. Cette communication devant se faire avec le consentement du patient.Toutefois, un professionnel de la santé peut lever son obligation de confidentialité s’il estime qu’il existe «un motif raisonnable de croire qu’un risque sérieux de mort ou de blessures graves menace une personne et que la nature de la menace inspire un sentiment d’urgence», comme le prévoit l’article 60.4 du Code des professions.Un médecin ou une IPS qui prescrit des traitements doit ajuster la quantité de médicaments que le pharmacien peut délivrer à un patient en fonction du risque d’idées suicidaires ou de planification suicidaire, précise le Collège. Par exemple, un médecin peut prescrire un médicament pour sept jours au lieu de trente. Le pharmacien peut également choisir de ne délivrer qu’une petite quantité à la fois.Par ailleurs, la personne prescriptrice et le pharmacien devraient vérifier, dans le DMÉ et dans le Dossier santé Québec (DSQ) d’un patient en détresse psychologique, la quantité de médicaments en sa possession. Le cas échéant, le pharmacien peut encourager le patient à retourner les médicaments excédentaires à la pharmacie, sachant que ce dernier a le droit de refuser.Le CMQ prépare un atelier sur la prévention du suicide, en partenariat avec le MSSS et le CIUSSS de l’Estrie-CHUS. Les médecins seront avisés dès qu’il sera disponible.

Patients avec des idées suicidaires: un appel à la vigilance lancé aux médecins et pharmaciens

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