Parkinson: les hormones seraient associées au risque de développer la maladie chez les femmes

L’âge des premières menstruations, le nombre de grossesses, le type de ménopause ainsi que l’utilisation d’hormones exogènes pour le traitement de la fertilité sont des facteurs faisant varier le risque de développer la maladie neurodégénérative, selon une nouvelle étude française. Selon les chercheurs de l’étude publiée dans la revue Brain, les facteurs spécifiques associés au développement de la maladie chez les femmes sont peu étudiés et encore méconnus. Ils ont analysé les données, incluant les caractéristiques relatives à l’histoire reproductive, d'une cohorte de près de 100 000 femmes suivies sur 24 ans, dont 1200 étaient atteintes de la maladie de Parkinson. Il s’agit de la plus grande cohorte à ce jour de patientes atteintes de la maladie. Résultats Les chercheurs ont découvert que les femmes dont les premières menstruations sont survenues avant l'âge de 12 ans ont un risque accru de développer la maladie de +21%. Toutefois, celles qui ont eu leurs premières menstruations après l'âge de 13 ans présentent un risque de +18%. Les chercheurs ont également noté que la durée et la régularité du cycle menstruel n’ont aucun impact significatif sur l’incidence de la maladie. En ce qui concerne les grossesses, le fait d’avoir eu ou non des enfants n’est pas réellement associé à un risque de développer la maladie. C’est plutôt le nombre de naissances qui a une incidence. En effet, le risque augmente de 22% avec un deuxième enfant, et de 30% à partir du troisième. Aussi, la prise de clomifène, un traitement stimulant l'ovulation, pris individuellement, augmenterait le risque de 80% de développer la maladie, par rapport aux femmes n'ayant jamais pris de traitement pour la fertilité. Pour la ménopause, c’est son type qui influencerait le risque de développer la maladie. En effet, une ménopause artificielle a été associée à une augmentation de 28% par rapport à une ménopause naturelle. Par ailleurs, lorsque la ménopause artificielle survient avant 45 ans, le risque monte à +39% comparé à une ménopause survenue après cet âge. Lorsque la ménopause artificielle a été causée par une ablation des deux ovaires, avec ou sans retrait de l’utérus, le risque augmente à 31% par rapport à une ménopause naturelle. Les chercheurs croient que ceci pourrait être causé par une exposition à des taux insuffisants d’œstrogènes. En effet, ils ont aussi noté que les traitements hormonaux utilisés lors de la ménopause semblent avoir un effet protecteur sur le risque de développer la maladie de Parkinson, tant pour les ménopauses précoces qu’artificielles. «Ces résultats appuient l’hypothèse selon laquelle les expositions hormonales jouent un rôle dans la susceptibilité aux maladies neurodégénératives. S’ils sont confirmés, ils pourraient aider à identifier les sous-groupes à haut risque de maladie de Parkinson», concluent les chercheurs.

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