Nouvelles recommandations de l’INESSS: l’autosurveillance glycémique chez les adultes diabétiques de type 2 non traités par l’insuline

L’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) a publié en décembre dernier un guide d’usage optimal sur l’autosurveillance glycémique (ASG), au moyen d’un glucomètre et des bandelettes, pour les adultes atteints de diabète de type 2 non traités par l’insuline.Cet organisme du gouvernement du Québec justifie son initiative par la controverse qui règne au sujet de l’ASG chez ces patients.Au terme de ses travaux, l’INESSS en est arrivé aux constats suivants : la plupart des adultes atteints de diabète de type 2 non traités par l’insuline qui contrôlent leur maladie par une médication ou par les habitudes de vie n’ont pas besoin de tester quotidiennement leur glycémie; seules certaines situations justifient l’individualisation de la fréquence par le médecin.En revanche, l’INESSS recommande une utilisation quotidienne de l’ASG en présence des conditions suivantes :Diagnostic récent de diabète (moins de six mois);Début ou ajustement de traitement, notamment lors de l’inclusion des antidiabétiques oraux pouvant causer de l’hypoglycémie (gliclazide, glimépiride, glyburide, chlorpropamide, tolbutamide, repaglinide et natéglinide);Occupation requérant un contrôle strict de l’hypoglycémie induite par certains antidiabétiques oraux (p. ex., conduite automobile, emplois requérant une vigilance soutenue).Pour les deux premières conditions, la fréquence suggérée est d’une fois par jour ou selon les circonstances cliniques (en variant le moment de la prise dans la journée) afin de juger de l’effet des habitudes de vie et de la médication. Pour la troisième, la fréquence suggérée est aussi souvent que l’occupation le requiert.Une utilisation quotidienne peut aussi être recommandée si l’utilisation d’antidiabétiques oraux cause de l’hypoglycémie ou si les cibles d’hémoglobine glyquée (A1c) ne sont pas atteintes.Dans le premier cas, on ajoute une mesure lors des symptômes pour objectiver une hypoglycémie et une autre au moment où l’hypoglycémie se produit habituellement (avec ou sans symptômes) pour vérifier s’il existe une tendance.Chez les patients n’atteignant pas les cibles d’A1c, la fréquence suggérée est d’une fois par jour ou selon les circonstances cliniques pouvant soutenir le suivi des changements dans les habitudes de vie et la médication.Une hausse de la fréquence des tests de glycémie est aussi justifiée :Durant une période intensive et de courte durée d’enseignement sur le diabète;En présence d’une pathologie intercurrente (p. ex., d’une infection) ou en cas d’utilisation de certains médicaments;Pour évaluer l’effet d’un repas, d’un aliment ou d’une activité physique sur la glycémie et afin d’apprendre aux patients à réaliser cette évaluation;Lorsque la prise d’un traitement comprend des antidiabétiques oraux pouvant causer l’hypoglycémie.L’INESSS précise que ses recommandations ne s’adressent pas aux femmes enceintes.Alain Prémont, conseiller scientifique en pharmacothérapie et gestion pharmaceutique, et Éric Tremblay, conseiller scientifique en pharmacoépidémiologie, pharmaciens, Hélène Guay, conseillère scientifique en anthropologie de la santé, et Christine Lobè, chercheuse-consultante en santé communautaire, tous de l’INESSS, sont les auteurs du rapport d’évaluation et de l’outil d’usage optimal, sous la supervision scientifique de la Dre Linda Pinsonneault.

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