Notez tout. À chaque fois. Et sans exception.

«Je suis incompétent».«Je n’ai pas le droit de poser des diagnostics.»«Je promeus un agenda végétarien.»C’est du moins ce que l’on m’a reproché devant le College of Physicians and Surgeons of British Columbia.C’est une dure réalité: si vous exercez suffisamment longtemps, que vous aidez suffisamment de personnes et que vous êtes impliqué dans suffisamment de cas, vous recevrez des plaintes. Comme la mort et les impôts — que les médecins connaissent trop bien —, vous n’échapperez pas aux plaintes.Même si vous répondez à toutes les demandes de dosage de la T4 libre et de «panel hormonal» d’un patient, cela arrivera. Il pourra s’agir d’un patient que vous avez vu une fois et dont vous ne vous souviendrez pas. Il pourra s’agir d’un patient que vous vous êtes efforcé d’aider en remplissant des formulaires et en lui donnant des renouvellements anticipés. En fait, c’est souvent ce patient-là.Une autre vérité difficile à admettre: dans le cas où votre parole est opposée à celle du patient, c’est ce dernier qui l’emporte.Pour que la situation ne paraisse pas fatale, il y a une bonne nouvelle: le dossier médical l’emporte sur tout le reste. Des notes claires, intactes et de bonne qualité constituent notre meilleure défense. Et le meilleur moyen consiste à consigner des citations de vos patients.Lorsqu’un patient me dit que je suis «un bon gars pour un juif»; je le note.Lorsqu’un patient s’indigne de devoir payer un billet médical et me dit: «Savez-vous qui je suis?»; je le note.Lorsqu’un patient me dit: «Mon naturopathe veut que vous me prescriviez ces tests pour que je n’aie pas à les payer»; je le note. À chaque fois. Sans exception.Selon mon expérience, de nombreuses plaintes disparaissent lorsque les patients voient des documents attestant de ce qu’ils ont dit. D’autres fois, les notes ont été d’une valeur inestimable, et il n’y a pas de prescription: même si je ne me souviens pas de ce qui s’est passé il y a plus de 10 ans, mon dossier, lui, s’en souvient. Et le fait de documenter ce qu’un patient a dit à l’époque est plus durable que les souvenirs du patient des années plus tard.Les soins de santé sont déjà suffisamment difficiles. Même si nous ne pouvons pas empêcher les plaintes de ceux que nous aidons, documenter exactement ce qu’ils nous disent fait partie de notre meilleure défense.Le Dr Eric Cadesky est médecin de famille à Vancouver.

Notez tout. À chaque fois. Et sans exception.

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes