Non au certificat de virginité, oui à la protection des mineures, dit le CMQ

Le Dr Charles Bernard recommande aux médecins de ne pas signer de certificat de virginité, mais aussi d’amorcer le dialogue avec les familles qui en font la demande.«Il serait mal avisé de la part du médecin de limiter son intervention à ce simple refus», précise en effet le président du Collège des médecins du Québec (CMQ) dans un billet publié sur son blogue jeudi 10 octobre.Rejoint par Profession Santé, le Dr Charles Bernard a pris pour exemple, les cas de violence familiale que les médecins sont obligés de référer à la Direction de protection de la Jeunesse (DPJ). Pour lui, si un médecin est confronté à une demande de certificat de virginité, il doit avoir en tête que cela peut soulever un problème sous-jacent, comme un conflit dans la famille.«On ne peut pas laisser les gens sans défense», affirme le Dr Bernard. Si un médecin s’aperçoit qu’une jeune fille semble menacée, il est tenu de la référer à la DPJ.Sinon, à tout le moins de les rediriger, elle et sa famille, vers des ressources sociales. Certifier la virginité n’est pas un acte médical.«C’est non pertinent et cela va contre notre Code de déontologie et en particulier l’article 25 qui dit que l’on ne doit pas se mêler des affaires personnelles des gens», souligne le président du CMQ.De plus, les médecins sont tenus au secret professionnel. Et évidemment, dans plusieurs cas, ce sont un ou des parents qui ont demandé un certificat pour leur fille.Un phénomène inquiétantAu cours de la dernière année, plusieurs familles de la grande région de Montréal ont consulté des médecins pour obtenir pour leur fille un certificat de virginité. Pris par surprise, certains des médecins ont accepté, d’autres ont refusé.Mais, pour éviter que cela ne se reproduise dans leur CSSS à Laval, les deux éthiciennes Marie-Ève Bouthillier et Claire Faucher ont décidé de publier un avis sur la question. Elles y recommandaient aux médecins d’éviter de délivrer des certificats de virginité.Interviewées par Katia Gagnon dans un article publié dans La Presse, les chercheures ont choisi de rendre public ce problème «pour qu'il ne soit pas banalisé ou passé sous silence».Dans leur avis, Mme Bouthillier et la Dre Faucher recommandaient aussi au CMQ d’établir des lignes de conduite interdisant cette pratique et de les diffuser largement.Même si le Dr Bernard avait aussi été interviewé pour cet article, il a jugé important de s’exprimer officiellement.«On veut être sûr que la population et nos membres comprennent bien notre position sur les certificats de virginités», explique t-il.Il y a encore visiblement un problème d’éducation auprès de la population. «C’est une mission quasi impossible de prouver la virginité de quelqu’un», rappelle le Dr Bernard. Certaines femmes ont un hymen très souple, qui peut ne pas se rompre, même en cas de relations sexuelles. Il peut aussi y avoir d’autres causes que des relations sexuelles qui entraînent la déchirure d’un hymen que ce soit un effort physique, une chute ou la pratique d’un sport.

Non au certificat de virginité, oui à la protection des mineures, dit le CMQ

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