Mes vœux pour 2022 ou combien de lettres dans l’alphabet grec?

Il y a 24 lettres dans l’alphabet grec et après Delta vient Epsilon, Omicron vient 15 places plus loin… J’aime beaucoup l’idée de sprinter vers la 24e lettre, qu’on en finisse! Si seulement le coronavirus connaissait l’alphabet grec. On peut toujours rêver. N’oublions pas qu’à pareille date, il y a un an, nous espérions désespérément le début de la vaccination… L’année 2021 s’est finalement terminée de façon vraiment différente de ce qu’on avait anticipé et, honnêtement, personne n’avait de difficulté à s’adapter à cette nouvelle normalité qui s’annonçait. De toute évidence et sans surprise, ce virus a une capacité d’adaptation un peu plus rapide que la nôtre. On anticipe déjà la cinquième vague. Elle aura probablement lieu mais… Comme la petite bibitte veut vivre, elle n’a pas intérêt à tuer son hôte mais a intérêt à être contagieuse1. En date d’aujourd’hui (23 décembre), elle semble avoir trouvé une recette efficace. L’avenir nous le dira, mais cette «évolution» est peut-être une bonne nouvelle pour nous. En 2022, le taux de vaccination sera plus grand, tout comme le taux pour la troisième dose. Dès que nous connaîtrons l’efficacité du vaccin actuel face à Omicron, nous pourrons peut-être entrevoir une nouvelle formulation du vaccin. Souvenons-nous que développer un nouveau vaccin peut-être rapide, très rapide. C’est le processus d’évaluation clinique et d’approbation qui est le plus long. Restera à savoir quelles exigences règlementaires seront imposées pour une «reformulation». Nous aurons aussi accès aux antiviraux qui viennent tout juste de recevoir l’approbation de la FDA. Avec une réduction potentielle du risque d’hospitalisation jusqu’à 90%, nous pouvons entrevoir que la pression sur notre système hospitalier devrait baisser pour la peine2. Il faut espérer que les pharmaciens pourront prescrire ces médicaments, afin de poursuivre leur contribution aux soins de santé de première ligne et de maximiser l’impact de cette thérapie. Ce sera important pour le rattrapage des chirurgies électives qui ont été massivement reportées dans les opérations de délestage hospitalier. Le débat sur les non-vaccinés demeurera, et donc le débat sur la vaccination obligatoire aussi. Notre système de santé nous offre des soins de santé de haute qualité et gratuits. Notre système offre aussi la meilleure arme de protection contre le virus avec la vaccination gratuite. Devrions-nous considérer que la vaccination obligatoire est un soin essentiel à la couverture des soins de santé liés à la COVID? Et que dans le cas contraire, des frais pourraient être imposés? C’est le modèle de Singapore3. Je ne doute pas que le débat demeurera présent dans le premier trimestre. La COVID n’est pas une décision individuelle. On ne choisit pas de l’attraper ou non. Mais on peut se protéger. Les répercussions de la non-vaccination sur la personne atteinte, mais aussi sur le système de santé, sur le développement des variants, et surtout sur les soins des malades qui doivent être retardés car les lits sont occupés par une proportion importante de personnes non vaccinées ne peuvent plus être ignorées. Ce sont les personnes privées de soins qui risquent de monter aux barricades. Le débat risque d’être houleux. Mais, nous l’avons dit, la job d’un virus est de se reproduire. Si nous voulons sortir de cette pandémie, c’est un effort mondial qu’il faut faire pour vacciner massivement. La vaccination semble la seule voie qui ralentit la réplication virale, responsable de la diffusion du virus mais surtout de l’émergence de variants. Tous les efforts que j’ai mentionnés précédemment sont autour de nous. C’est la planète entière qu’il faut vacciner. Sinon, nous serons vraisemblablement condamnés à se faire vacciner tous les trois, six ou douze mois…. Pour y arriver il faudra augmenter massivement la production vaccinale mondiale. Cela devrait passer par une ouverture ou un partage des brevets que l’industrie pharmaceutique semble vouloir protéger. Pourtant, 98,12% de l’argent investi dans le développement des vaccins est de l’argent public4! Dans une pandémie mondiale, refuser de partager ces brevets avec les pays moins «fortunés» que nous devrait soulever un débat éthique. La pandémie a été et sera encore un moment bouleversant et difficile. Mais les bouleversements comportent aussi leur lot d’opportunités. Les pharmaciens en ont profité. Jamais je n’ai entendu un ministre de la Santé témoigner, et si souvent, de la contribution importante des pharmaciens. Cette notoriété renouvelée devrait nous aider à poursuivre notre progression. Au terme de cette pandémie, car il y aura un terme, nous auront appris beaucoup sur notre capacité d’innover, en sciences et aussi dans nos pratiques et dans notre façon de vivre ensemble. Je ne peux que penser que ce sera pour le mieux. La dernière lettre de l’alphabet grec est oméga. Pour certains, l’expression «l’alpha et l’oméga» signifie le début et la fin. Vive oméga, pis au plus vite! Bonne année 2022! 1. Une autre étude confirme le risque réduit d’être hospitalisé avec Omicron, Radio-Canada.ca 2. Que sait-on des pilules anti-COVID de Merck et Pfizer? Radio-Canada.ca 3. COVID-19: Singapour ne va plus payer les frais médicaux des non-vaccinés, Journal de Montréal 4. Which Companies Received The Most Covid-19 Vaccine R&D Funding?, Forbes

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Derrière ce blogue:

Marc Parent

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