Manger tôt le matin et le soir préserverait la santé cardiovasculaire

Le contenu de l’assiette est le facteur clé d’une bonne santé cardiovasculaire. Mais l’heure des repas jouerait aussi un rôle déterminant. Petit-déjeuner avant 9 heures et souper avant 21h est ainsi une bonne habitude à prendre, selon une étude publiée récemment dans Nature Communications qui a été réalisée auprès d’une cohorte de plus de 100 000 personnes qui ont été suivies entre 2009 et 2022.Cette recherche - menée par des scientifiques français de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), en collaboration avec Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), l’Université Sorbonne Paris Nord et l’Institute for Global Health de Barcelone - montre que ceux qui prennent leur petit-déjeuner à 8 heures, au lieu de 9 heures, réduisent statistiquement leur risque de maladie cardiovasculaire de 6%. Idem pour les personnes qui petit-déjeunent à 7 heures plutôt qu’à 8 heures. Quant aux individus qui soupent après 21 heures, ils voient leur risque cardiovasculaire augmenter de 28% par rapport à ceux qui mangent avant 20 heures. Un constat qui se vérifie «en particulier chez les femmes».Les auteurs soulignent également l’importance de la durée du jeûne nocturne: plus elle est longue, plus le risque est réduit. Un jeûne de plus de 12 heures est effectivement associé à une réduction du risque d’évènement cérébrovasculaire d’au moins 7%.«Le cycle quotidien d’alimentation et de petit-déjeuner est un synchronisateur dominant des rythmes circadiens dans les organes périphériques, notamment le foie, mais aussi le cœur, les reins et le pancréas, et il a une influence sur les fonctions cardiométaboliques, y compris la régulation de la pression artérielle. (…) Le fait de manger tard dans la nuit peut perturber ce système et entraîner des troubles métaboliques», expliquent les scientifiques qui précisent notamment que «la sensibilité à l’insuline et à une concentration élevée de glucose est maximale tôt le matin et diminue au cours de la journée, ce qui montre que le métabolisme est prêt à anticiper et à digérer les sources d’énergie à des moments précis de la journée».Lire aussi: Maladies cardiométaboliques: la médication associée à une moins bonne alimentationPour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont utilisé les données de 103 389 participants d’une cohorte dénommée NutriNet-Santé (dont 79% de femmes, avec un âge moyen de 42 ans). Afin de réduire le risque de biais possibles, ils ont tenu compte d’un grand nombre de facteurs de confusion, en particulier les facteurs sociodémographiques (âge, sexe, situation familiale, etc.), la qualité nutritionnelle de l’alimentation, le mode de vie et le cycle du sommeil.L’importance de la chrononutritionSi ces résultats doivent être reproduits dans d’autres cohortes et dans le cadre d’autres études scientifiques de conception différente, ils «mettent en évidence le rôle potentiel de l’heure des repas dans la prévention des maladies cardiovasculaires», affirment les auteurs de l’étude (consultable en accès libre) qui concluent que «la chrononutrition émerge donc comme un nouveau domaine d’importance pour comprendre la relation entre le moment de la prise alimentaire, les rythmes circadiens et la santé».Les maladies cardiovasculaires représentent la principale cause de mortalité dans le monde avec 18,6 millions de décès recensés en 2019, selon le réseau Global Burden of Diseases, dont environ 7,9 seraient directement attribuables à l’alimentation.

Manger tôt le matin et le soir préserverait la santé cardiovasculaire

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