L'obésité mène à la dépression... et vice-versa

Une méta-analyse dont les résultats ont été publiés dans Archives of General Psychiatry (Arch Gen Psychiatry 2010; 67(3):220-229) confirme un lien de réciprocité entre la dépression et l’obésité.Les auteurs ont découvert que l’obésité augmentait le risque de dépression, de façon plus prononcée chez les Américains que chez les Européens, et de la dépression diagnostiquée cliniquement. De plus, la dépression s’est révélée un facteur prédictif de l’obésité.L’étude visait à mener une revue systématique et une méta-analyse sur le lien longitudinal entre la dépression, le surpoids et l’obésité, et à identifier les possibles facteurs déterminants. Pour ce faire, on a utilisé les bases de données PubMed, PsyINFO et EMBASE, et sélectionné 15 études selon plusieurs critères, soit celles qui ont examiné la relation longitudinale bidirectionnelle entre la dépression et le surpoids (indice de masse corporelle [IMC] 25-29,99) ou l’obésité (IMC > 30).Globalement, on a calculé les risques relatifs non ajustés et effectué des analyses de sous-groupes pour les 15 études (n=58 745) afin d’estimer l’effet de possibles modérateurs (sexe, âge, gravité de la dépression).RésultatsAinsi, les auteurs de l’étude ont observé que la présence de l’obésité augmente le risque de voir apparaître la dépression au suivi. Cette association était plus prononcée chez les Américains que chez les Européens et plus pour le trouble dépressif que pour les symptômes dépressifs. Pour sa part, le surpoids accroît le risque de voir apparaître la dépression au suivi. Cette association s’est avérée statistiquement significative chez les adultes (20-59 ans) mais pas chez les jeunes (< 20 ans).La présence de dépression (symptômes et trouble dépressif) n’est pas prédictive de surpoids avec le temps. Cependant, la dépression augmente les risques de voir apparaître l’obésité. Des analyses de sous-groupes n’ont pas révélé de modérateurs spécifiques de l’association.Source: Archives of General Psychiatry, mars 2010

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