Les Canadiens âgés consomment plus d'opioïdes sur ordonnance que tout autre groupe d’âge

Les Canadiens âgés consomment plus d'opioïdes sur ordonnance que n'importe quel autre groupe d'âge, et il existe une «surdépendance préoccupante et continue des thérapies opioïdes pour les Canadiens âgés», selon un nouveau rapport du National Institute of Ageing (NIA). Les personnes âgées présentent également les taux les plus élevés d'effets secondaires, de surdoses et de décès liés aux opioïdes sur ordonnance. Le rapport, intitulé Out of Sight, Out of Mind : Addressing the Invisible and Older Faces of Canada's Opioid Crisis, indique que cela est dû au fait que les adultes plus âgés ont des taux plus élevés de douleur chronique et que le Canada est un grand consommateur d'opioïdes sur ordonnance au niveau mondial. De plus, la consommation d'opioïdes dans les soins de longue durée est en hausse, mais le nombre de surdoses chez les personnes âgées a diminué entre 2015 et 2019. «Il est nécessaire de réexaminer les stratégies de gestion de la douleur enseignées aux prescripteurs actuels et futurs qui sont couramment utilisées pour traiter les Canadiens âgés, compte tenu des taux très élevés d'utilisation d'opioïdes sur ordonnance et des résultats négatifs qui en découlent parmi eux», a déclaré l'un des auteurs du rapport, le Dr Samir Sinha, directeur de la recherche sur les politiques de santé au NIA, dans un communiqué de presse. Les personnes âgées sont vulnérables au surdosage, à l'hospitalisation et au décès dus aux opioïdes parce qu'elles sont plus susceptibles de prendre d'autres médicaments, qu'elles présentent des différences métaboliques liées à l'âge et qu'elles sont plus susceptibles de souffrir de douleurs chroniques sévères et, par conséquent, de se voir prescrire des doses plus élevées. Elles sont également plus susceptibles de souffrir d'effets indésirables tels que les nausées et la constipation. Selon le rapport, l'attention accrue portée à la crise des opioïdes a laissé de côté les Canadiens plus âgés. Et l'accès à d'autres méthodes de prise en charge de la douleur, telles que les analgésiques topiques ou les cliniques multidisciplinaires de traitement de la douleur, n’est pas optimale. Il n'existe pas de recherche sur ce sujet au Canada, mais des rapports provenant d'autres pays suggèrent que les personnes âgées ne savent pas grand-chose du risque de surdose et d'autres conséquences graves. Le rapport propose six changements de politique qui aideraient le Canada à mieux traiter les personnes âgées souffrant de douleurs. Il s'agit notamment de tenir compte de l'âge lors de l'élaboration des politiques et des pratiques relatives aux opioïdes, de sensibiliser davantage les personnes âgées aux troubles liés à l'utilisation des opioïdes et de disposer de davantage de recherches et de données sur la consommation d'opioïdes et ses effets néfastes chez les personnes âgées. Le rapport suggère également d'améliorer l'accès aux traitements multidisciplinaires de la douleur et d'augmenter les thérapies différentes avant de recourir aux opioïdes, d'élaborer des lignes directrices sur l'utilisation des opioïdes et la prise en charge de la douleur dans les soins de longue durée et de développer l'éducation et la formation des professionnels de la santé sur l'utilisation des opioïdes chez les personnes âgées.

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