La 5e édition du DSM va revoir les troubles du sommeil

LA NOUVELLE-ORLÉANS | En 2013, l’American Psychiatrist Association publiera la cinquième édition du Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM-V – Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, cinquième édition). Selon les premiers éléments qui ont été révélés lors d’une conférence de presse tenue à l’occasion du congrès, les changements les plus radicaux concerneront la nomenclature des troubles du sommeil, tandis que des révisions importantes pourraient être aussi faites en ce qui concerne l’abus de substances, la dépendance et l’hyperphagie boulimique.Neuf troubles du sommeil doivent être supprimés, tandis qu’il a été proposé d’inclure 10 nouveaux noms de troubles, dont plusieurs sont bien connus des cliniciens, comme le syndrome des jambes sans repos.Ces changements simplifieront la prise en charge de ces patients, a dit le Dr Charles Reynolds, professeur de psychiatrie gériatrique à l’Université de Pittsburgh, qui préside le groupe de travail chargé de cette partie de la révision du DSM. Il a indiqué que la version actuelle du DSM insiste trop sur les causes présumées des symptômes, ce qui n’a que peu d’intérêt.DépendancesEn ce qui concerne la dépendance, de nombreuses questions sont en discussion, a dit le Dr David Kupfer, président du département de psychiatrie de l’Université de Pittsburgh, qui supervise également tous les groupes de travail sur le DSM-V. Il a annoncé que la dépendance au jeu sera promue des Annexes du DSM-IV (qui sont une sorte de « bassin de rétention » de symptômes que l’on ne comprend pas bien) au texte principal du DSM-V et que la cyberdépendance sera mieux clarifiée.Le Dr Kupfer a de plus indiqué que le traitement de l’abus de substance est de plus en plus incorporé à la psychiatrie et que des recommandations seront faites pour mieux évaluer les patients. « Nous discutons de la signification du sevrage et de la dépendance, ainsi que de la façon dont nous pourrions inclure l’assuétude aussi bien que la toxicomanie. »Troubles alimentairesL’hyperphagie boulimique est sur le point de devenir un diagnostic formel, a indiqué le Dr B. Timothy Walsh, professeur de pharmacologie pédiatrique à l’université Columbia de New York, qui préside le groupe de travail du DSM-V chargé de la révision de la partie concernant les troubles alimentairesLe Dr Walsh a déclaré que la catégorie des troubles alimentaires a besoin d’être révisée puisqu’on n’y trouve que trois types de troubles alimentaires en ce qui concerne les adultes : l’anorexie, la boulimie et les troubles alimentaires non précisés par ailleurs. En plus de l’hyperphagie boulimique, certains ont proposé d’ajouter l’obsession de la purgation et le syndrome des fringales nocturnes, mais ces deux derniers se retrouveront plutôt dans les annexes du DSM-V. Les critères de l’hyperphagie boulimique ont été évalués dans des études sur le terrain cet été et des modifications des critères diagnostiques de l’anorexie et de la boulimie sont aussi envisagées.L’inclusion dans le DSM-V de plusieurs autres maladies en tant que nouveaux critères diagnostiques a également été proposée, mais tous ne seront pas acceptés, ont appris les journalistes présents.En particulier, la perspective d’inclure du syndrome de risque de psychose s’estompe, a dit le Dr William Carpenter Jr, professeur de psychiatrie et de pharmacologie à la faculté de médecine de l’Université du Maryland à Baltimore. Il dirige le groupe de travail du DSM-V sur les troubles psychotiques, dont la grande majorité des membres sont opposés à l’inclusion du syndrome de risque de psychose dans le texte principal du DSM-V.Le problème est qu’il faut créer un diagnostic pour les patients présentant des symptômes hallucinatoires ou délirants légers qui n’entrent pas dans la catégorie des psychoses existante, mais qui sont suffisamment perturbants pour justifier le recours à la psychiatrie, a expliqué le Dr Carpenter.Certains spécialistes considèrent que l’inclusion de ce syndrome mal défini se traduirait par le traitement inutile de patients dont l’état s’améliorerait de toute façon, mais qui seraient ainsi étiquetés comme malades mentaux. Des études ont montré qu’environ 40 % de ces patients évoluent vers la schizophrénie ou le trouble bipolaire.Il est plus probable que le syndrome de risque de psychose n’apparaîtra que dans les annexes du DSM-V, d’où le besoin d’études sur le terrain en 2011.

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