Hôpital de Thetford-Mines: deux mois d'attente maximum pour une chirurgie en orthopédie

Au fil des années, l’hôpital de Thetford-Mines s’est taillé une réputation d’excellence et de performance.Alors que l’établissement opère des centaines de patients de l’extérieur de son territoire, y passer sous le bistouri en orthopédie prend seulement autour de deux mois. C'est moins de temps qu'il n'en faut généralement pour rencontrer un médecin orthopédiste dans plusieurs grandes villes.«Pour les chirurgies orthopédiques, la problématique de l’attente ne se pose pas ici pour le moment», dit le nouveau DSPH de l’hôpital, le Dr Carl Taillon.Les orthopédistes disposent en général d’une salle d’opération quatre jours par semaine. Ils opèrent donc beaucoup.L’hôpital de Thetford-Mines avait du temps opératoire disponible et a décidé d’en faire profiter les patients venus d'autres régions.Sur les 2 700 patients qui ont subi une chirurgie au cours de la dernière année au sein de l'établissement, 500 provenaient de l’extérieur de la région de l’Amiante, principalement de Drummondville, de Coaticook ainsi que d’aussi loin que Gatineau.Ce phénomène s'est amplifié et déborde maintenant le cadre de l'orthopédie. Des patients provenant de l’extérieur viennent maintenant se faire opérer en chirurgie générale à Thetford-Mines.L’établissement y voit des avantages.«En accueillant ces patients venus d’autres territoires, on optimise l’accessibilité à la clientèle pour l’ensemble de notre région en parvenant à retenir les ressources infirmières et médicales, commente le directeur général, M. Martin Lord. Ça nous permet aussi d’avoir une performance reconnue.»A l’hôpital de Thetford-Mines, il est extrêmement rare que des chirurgies soient annulées par manque de lits. La chose est arrivée une seule fois depuis le début de 2012.«On fait beaucoup d’efforts ici pour qu’il n’y ait pas de clientèle de soins prolongés qui occupent des soins de courte durée. Et quand un patient est prêt à être opéré, le personnel prend tous les moyens pour qu’ils subissent sa chirurgie», dit le Dr Carl Taillon.Point de saturationL’hôpital a toutefois atteint sa pleine capacité au niveau chirurgical.«Nous avons atteint une vitesse de croisière qui est viable. Tout le monde est à égalité, sans que la population de notre région se sente lésée, dit le président du CMDP, l’anesthésiologiste Marc Fréchette. Les autres régions ont amené de l’eau au moulin, mais il ne faudrait pas que l’on déborde.»«On a atteint une certaine vitesse qui est compatible avec nos capacités. Mais si on dit à la province qu’il y a de la disponibilité à Thetford-Mines, on deviendrait vite saturé», ajoute le directeur général Martin Lord.Optimisation lean lightL’hôpital continue d'essayer d'optimiser ses performances. Il y a une dizaine d’années, toutes les procédures opératoires ont été revues.Comme tout la technologie a changé depuis, une nouvelle phase de révision des processus a été entreprise.«Ce que l’on va faire, c’est un lean light», explique Martin Lord, un DG partisan de la cogestion.Tout le monde sera mis à contribution dans cette révision, les médecins, les préposés aux bénéficiaires, les infirmières et les infirmières auxiliaires.Rétention et recrutementLes équipes médicales de l'hôpital de Thetford-Mines sont très attachées à leur milieu.Au cours des cinq dernières années, le taux de rétention de ses omnipraticiens et spécialistes s’est élevé à 88%.Avec ses îlots de nature, la proximité de lacs et la présence d’un centre de ski tout proche, au mont Adstock, la région semble également parvenir à attirer de futurs médecins. Le président du CMDP en est même surpris.«Lors d’un récent salon de recrutement, raconte le Dr Marc Fréchette, j’ai été étonné de voir 17 résidents en médecine familiale intéressés à venir pratiquer dans notre région».Les plans d’effectifs ne sont toutefois pas encore complets et les besoins en recrutement vont augmenter ces prochaines années en raison du départ à la retraite de nombreux médecins.A la mi-juillet, l’établissement cherchait déjà à combler deux postes en gynécologie-obstétrique -- dont l’un de façon urgente, car un médecin était tombé malade -- un poste en anesthésiologie, un autre en pédiatrie et en pathologie.En radiologie, un poste est en voie d’être comblé, mais la direction aimerait en ajouter un autre. L’établissement souhaite aussi pouvoir embaucher trois omnipraticiens additionnels.Même si l’hôpital est performant, quatrième à ce chapitre selon un classement de La Presse, l’établissement, qui date d’une quarantaine d’années, a besoin de rénovations pour s’adapter aux besoins évolutifs de sa clientèle.La direction voudrait en priorité réaménager l’urgence et revoir le bloc opératoire, où on manque d'espace. D’autres projets sont aussi sur la table.Si les mines ont cessé d’opérer à Thetford-Mines, son hôpital local est plus actif que jamais.Dans la série «La santé en régions», lire aussi: Le territoire de Montmagny-l’Islet adopte le support médical à distance (1/7)Le piège de la télésanté: vers une concentration des médecins dans les grands hôpitaux? (2/7)Résonance magnétique à Thetford-Mines: un couple de donateurs couvre la totalité de la facture (3/7)

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