Digestion: quels aliments contiennent le plus de prébiotiques?

Les prébiotiques, comme le lactulose, le lactosucrose, l’oligofructose et l’inuline, jouent un rôle fondamental dans la formation du microbiote intestinal contre la dysbiose, impliquée dans la régulation des voies inflammatoires et métaboliques, et associée aux maladies cardiovasculaires et aux cancers du tube digestif notamment. De nombreux aliments riches en prébiotiques, particulièrement présents dans le régime méditerranéen, ont aussi été associés à un risque réduit de ces maladies.Une équipe de chercheurs de l’Université de Milan en Italie s’est intéressée à la teneur en prébiotiques – des composants alimentaires non digestibles qui favorisent la croissance et l'activité des bactéries bénéfiques dans le système gastro-intestinal – de 35 aliments regroupés en trois catégories: 5 fruits (frais ou secs) et noix, 15 légumineuses et aliments à base de soja, et 15 produits céréaliers. À lire aussi: Une bonne alimentation maximise les chances de vieillir en santé, dit une étudeLes prébiotiques concernés étaient les fructo-oligosaccharides (FOS, kestose, nystose et 1 F-β-fructofuranosylnystose) et les galacto-oligosaccharides (GOS, raffinose et stachyose), largement étudiés pour leur capacité à favoriser la croissance des bactéries intestinales (par exemple, les bifidobactéries et les lactobacilles) qui contribuent au maintien de la normobiose intestinale – soit l'état d'équilibre des microorganismes dans le microbiote.Les quantités ont été mesurées à l'aide de la chromatographie d'échange d'anions à haute performance avec détection ampérométrique pulsée (HPAE-PAD), une méthode analytique très sensible qui permet d'obtenir des limites de quantification basses allant de 2 µg à 50 mg pour 100 grammes, en fonction du type d'aliment.Dans leur étude publiée dans la revue Nutrients1, les chercheurs ont également estimé la consommation de prébiotiques parmi 100 participants sains à partir d’une étude de cas-témoins sur le cancer colorectal menée en Italie entre 2017 et 2019, via un questionnaire de fréquence alimentaire validé.Les céréales et les légumineuses, principales sources de prébiotiquesD’après leurs observations, les FOS ont été principalement détectés dans les produits céréaliers, le son de blé et la farine de seigle complet en contenant la plus grande quantité (environ 0,7 g/100 g chacun). Du kestose a été détecté dans les châtaignes et les framboises cuites à la vapeur (0,0152 g/100 g et 0,0159 g/100 g, respectivement); du nystose était présent dans les myrtilles (0,0106 g/100 g). Parallèlement, le 1 F-β-fructofuranosylnystose était indétectable dans tous les fruits et noix. Les GOS étaient les plus abondants dans les légumineuses, en particulier dans les produits à base de soja séché (environ 4,0 g/100 g chacun), ainsi que dans les fruits et les noix comme les châtaignes cuites à la vapeur (0,1190 g/100 g pour le raffinose, 0,1100 g/100 g pour le stachyose), dans les raisins secs (0,0545 g/100 g pour le raffinose, stachyose < 0,01 g/100 g) et dans les noix décortiquées séchées (0,0870 g/100 g pour le raffinose et 0,0470 g/100 g pour le stachyose). L'apport quotidien moyen était de 0,236 g pour tous les FOS étudiés et de 0,371 g pour tous les GOS étudiés. Le son de blé, les framboises, les châtaignes, les noix, les raisins secs, le lait de soja et le yogourt au soja représentaient globalement 3,9% des apports totaux en kestose, 1,2% en nystose, 0% en 1F-β-fructofuranosylnystose, 15,5% en raffinose et 8,3% en stachyose.À lire aussi: Une alimentation à base de protéines végétales est-elle bonne pour la santé?Concernant l’étude du groupe témoin, les chercheurs ont observé une augmentation de l'apport moyen de FOS (+20%) et de GOS (+12%) par rapport à leur précédente étude2 datant de 2022. «Cela est dû en grande partie à l'inclusion d'aliments riches en prébiotiques, tels que le son de blé et les produits à base de soja, qui ont contribué jusqu'à 15% de l'apport en prébiotiques dans notre population», soulignent les auteurs. Cette étude vient selon eux compléter une précédente recherche menée par la même équipe concernant la teneur en prébiotiques de 78 aliments consommés en Italie3, et conduit à la création d'une vaste base de données sur le contenu prébiotique de 113 aliments. Les résultats ont été ajoutés à la base de données sur la composition des aliments pour les études épidémiologiques en Italie, afin de faciliter les recherches futures sur l'impact de la consommation de prébiotiques sur divers aspects de la santé.Par ailleurs, l'identification des contributeurs à l'apport alimentaire en prébiotiques souligne l'importance de prendre en compte ces aliments dans les évaluations de l'apport en prébiotiques.Références: Natale A, Fiori F, Turati F et coll. Quantification of Naturally Occurring Prebiotics in Selected Foods. Nutrients. 2025;17(4):683. doi:10.3390/nu17040683, https://www.mdpi.com/2072-6643/17/4/683Turati F, Concina F, Rossi M, Fiori F, Parpinel M, Taborelli M, Giacosa A, Crispo A, Pagan E, Rosato V, Negri E, La Vecchia C. Association of prebiotic fiber intake with colorectal cancer risk: the PrebiotiCa study. Eur J Nutr. 2023 Feb;62(1):455-464. doi: 10.1007/s00394-022-02984-y. Epub 2022 Sep 11. PMID: 36089645; PMCID: PMC9899730.Fiori F, Concina F, Turati F, Meschiari M, Gaboardi GC, Galli F, La Vecchia C, Parpinel M. Quantification of naturally occurring prebiotic fiber in Italian foods. J Food Compo Anal, 2022; 112(104678). https://doi.org/10.1016/j.jfca.2022.104678.

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