Un médecin au coeur d’un «stratagème» écope d’une amende de 27 500$

Un obstétricien-gynécologue de Montréal, Dr Hing-Sang Hum, s’est vu imposer des amendes totalisant 27 500$ par le Conseil de discipline du Collège des médecins du Québec (CMQ), et ce, en raison d’une faute grave mettant en cause son intégrité et son indépendance professionnelle. L’intimé aurait versé, à plusieurs reprises, des sommes d’argent à trois de ses collègues en échange de références de patients devant passer des échographies.Tel que rapporté dans le numéro de septembre de Profession Santé, le syndic du CMQ a mis au jour, cet été, ce qui semble être un «stratagème» entre l’intimé, propriétaire d’une clinique privée située dans le quartier Côte-des-Neiges, et trois gynécologues de l’Hôpital général juif de Montréal, Dr Markus C. Martin, Dre Janet Schinder et Dr Allan B. Climan.Des sommes substantielles d’argent auraient été versées, sous forme de chèques, par le Dr Hum à trois de ses collègues alors que des centaines d’échographies étaient effectuées à son cabinet à la demande de ces médecins. Entre 2011 et 2015, près de 36 000$ auraient été versés.Faute professionnelle graveÀ l’occasion de l’audience du 31 octobre 2017, l’intimé a reconnu l’ensemble de sa faute devant le Conseil de discipline en enregistrant un plaidoyer de culpabilité à l’encontre des deux chefs de la plainte disciplinaire portée contre lui.Le Dr Hing-Sang Hum n’avait pourtant pas tout dit lors d’une rencontre avec les syndics adjoints du CMQ, les Drs Michel Jarry et Isabelle Amyot, dans le cadre de l’enquête. Il avait plutôt indiqué avoir remis un seul chèque à un médecin, soit au Dr Climan.Après vérification avec la banque du gynécologue, le syndic adjoint a découvert l’ampleur du «stratagème». Ce n’était pas un, mais bien trois médecins qui avaient reçu des dizaines de chèques.Le Dr Hum a, entre autres, affirmé que des collègues lui ont recommandé des patientes puisqu’«ils ne peuvent pas compter sur des équipements permettant de réaliser des échographies dans leurs cliniques».Son avocat a toutefois précisé que le versement de sommes d’argent aux trois gynécologues ne doit pas être considéré comme le « versement de ristournes», mais plutôt comme une «marque d’appréciation et de reconnaissance».L’intimé assure qu’il a tiré une leçon des événements et que son risque de récidive est très faible.Facteurs aggravantsBien que l’obstétricien-gynécologue n’ait pas d’antécédents, qu’il ait reconnu ses fautes, ait plaidé coupable à la première occasion, le Conseil de discipline est d’avis que plusieurs facteurs aggravants doivent être pris en cause.D’abord, l’expérience du médecin aurait dû lui éviter de poser ces gestes répréhensibles. Le Conseil de discipline précise à cet effet dans son rapport que l’intimé «sait ou devait savoir que le versement de sommes ou d’avantages à des collègues met directement en cause son intégrité et son indépendance professionnelle».L’importance des sommes versées ainsi que la répétition des infractions sur une période prolongée ne sont pas à négliger, estime le tribunal de discipline.Finalement, le Dr Hum a entravé l’enquête du plaignant en lui fournissant de fausses informations.Tous ces éléments justifient la sanction imposée, qui se situe au milieu de la fourchette de sanctions qui va de 2 500$ à 62 500$.Cette décision disciplinaire fait suite aux jugements du Dr Martin et de la Dre Shinder, qui ont connu leur sentence plus tôt cet été. Ceux-ci ont écopé d’amendes de respectivement 5 000$ et 10 000$.

Un médecin au coeur d’un «stratagème» écope d’une amende de 27 500$

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