Hausse de la rémunération des médecins: des inégalités selon les spécialités

L’instauration il y a quelques années d’une garantie d’accès aux chirurgies de la hanche, du genou et de la cataracte, et autres mesures pour diminuer les listes d’attente semblent avoir creusé de façon marquée l’écart de rémunération entre les diverses spécialités.Une compilation réalisée par L’actualité médicale à partir des données fournies par la Régie de l’assurance maladie du Québec lors de l’étude des crédits du ministère de la Santé et des Services sociaux montre que six groupes de médecins spécialistes ont vu leur rémunération augmenter beaucoup plus substantiellement que celle dont a bénéficié l’ensemble des médecins spécialistes au Québec. La rémunération des médecins québécois semble plus inéquitable que jamais.De 2002-2003 à 2010-2011, toutes spécialités confondues à l’exception de la médecine de famille, la rémunération moyenne « nette » (excluant les frais de cabinet) des médecins spécialistes s’est accrue en moyenne de 128 000 $ durant ces huit années.Mais des spécialités en ont profité plus que d’autres. La rémunération moyenne, une fois les frais de cabinet payés, des ophtalmologistes a bondi de 207 000 $, celle des chirurgiens cardiovasculaires et thoraciques de 196 000 $, celle des radiologistes de 192 000 $, celle des chirurgiens orthopédistes de 188 000 $, enfin, celle des cardiologues et des neurochirurgiens de 158 000 $.Tous les médecins spécialistes québécois ont profité durant la même période de fortes hausses de leur rémunération grâce aux ententes conclues avec Québec, mais dans une foule de spécialités, elle a été bien inférieure à la moyenne de leurs pairs.L’augmentation moyenne « nette » des allergologues n’a été que de 52 000 $, celle des rhumatologues de 53 000 $, celle des endocrinologues de 65 000 $, celle des dermatologues et spécialistes en santé communautaire, de 71 000 $ et, enfin, celle des biochimistes, de 77 000 $.L’écart avec les 207 000 $ des ophtalmologistes, qui semblent avoir profité à fond de la garantie d’accès aux chirurgies de la cataracte, est très substantiel.Les médecins de famille non plus n’ont pas bénéficié à la même hauteur de l’accroissement de cette richesse. Durant la même période, leur rémunération moyenne après paiement des frais de cabinet a augmenté de 57 099 $. C’est moins du double de celle des médecins spécialistes.Le tableau ci-dessous précise la rémunération moyenne après paiement des frais de cabinet de chaque spécialité en 2002-2003 ainsi qu’en 2010-2011, puis le montant de l’augmentation moyenne durant cette période.La médecine d’urgence, qui n’était pas reconnue comme spécialité en 2008, et l’hémato-oncologie, qui a été unifiée durant ces années, ne figurent pas dans ces chiffres.Source : Régie de l’assurance-maladie du Québec. L’étude des crédits du ministère de la Santé et des Services sociaux, 2004-2005 et 2012-2013.À lire aussi:En 2010-2011, Après paiement des frais de cabinet – Rémunération moyenne des spécialistes : près du double de celle des omnipraticiens

Hausse de la rémunération des médecins: des inégalités selon les spécialités

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