CHSLD: le Protecteur du citoyen constate une baisse d'«empathie»

Le Protecteur du citoyen constate une baisse d'«empathie» dans le réseau de la santé et des services sociaux, incluant dans les CHSLD, où le personnel en viendrait parfois à ne plus écouter les usagers ni leurs proches.Marc-André Dowd a présenté jeudi son rapport annuel 2024-2025, dans lequel il aborde notamment le cas d'une dame en CHSLD ayant fait un accident vasculaire cérébral avec séquelles sans même que le personnel ne s'en aperçoive.Dans les jours précédant l'AVC, sa fille avait pourtant averti les infirmières que quelque chose ne tournait pas rond. Elle exigeait que sa mère soit vue par un médecin. On la place sur une liste d'attente pour voir le médecin du CHSLD. À consulter: Le PLQ demande qu'une commission se penche sur le virage numérique en santéLa dame ne sera examinée qu'une dizaine de jours plus tard. Pendant toute la durée de l'attente, alors qu'elle éprouvait de vives douleurs et que sa santé déclinait, un médecin de garde était pourtant disponible, souligne le Protecteur dans son rapport.Ce n'est pas la première fois que le chien de garde soulève des manquements dans les CHSLD: l'an dernier, il déplorait que des employés donnaient le repas aux résidants «machinalement», en se parlant entre eux, alors que la télévision était à plein volume.«Écouter le citoyen, l'écouter pour vrai, (...) peut paraître aller de soi. Nos enquêtes démontrent pourtant que c'est loin d'être (...) inscrit dans les pratiques des organisations publiques», a-t-il déclaré jeudi en conférence de presse à l'Assemblée nationale.Encore en 2024-2025, plus de 65% des plaintes visant les CHSLD étaient fondées, une proportion «particulièrement élevée», a-t-il dit.M. Dowd s'inquiète par ailleurs de l'impact des compressions budgétaires. «On entend beaucoup (...) dire: "Il n'y aura pas d'impact sur les services aux citoyens". Il y a toujours un impact sur les services au bout du compte», a-t-il affirmé, catégorique. Ne manquez pas: Médecin en CHSLD: «C’est la course contre la montre»«Même si ce sont des postes qui sont coupés qui ne donnent pas de service direct aux citoyens, ils soutiennent les collègues qui donnent des services directs aux citoyens. Alors, ça vient impacter.»COVID: des délais à cause de Santé QuébecLe Québec est-il prêt à affronter une autre pandémie? Six des 27 recommandations que le Protecteur du citoyen a formulées au ministère de la Santé et des Services sociaux après la pandémie de COVID-19 n'ont pas encore été implantées. Elles concernent notamment la nécessité d'«outiller» les CHSLD pour ne pas les maintenir dans «l'angle mort» des préparatifs, et de les doter de personnel «qualifié et compétent» en nombre suffisant.À lire aussi: Blogue | Pourquoi les réformes du système de santé du Québec semblent-elles toujours échouer?Rappelons que la COVID-19 a fait au moins 5000 morts dans les CHSLD au Québec.«On a une entité, Santé Québec, qui vient d'arriver. Alors, ce n'est pas trop clair qui va prendre quels mandats», a dit constater la vice-protectrice aux services aux usagers et aux mandats spéciaux, Assunta Gallo.«C'est sûr que l'arrivée d'un nouveau joueur, (...) ça a amené des délais», a ajouté M. Dowd, qui n'y voit cependant pas de «mauvaise foi». «Tout le monde travaille, mais (...) il y a un nouveau partage des rôles et responsabilités, il faut attacher les fils, c'est des nouveaux interlocuteurs, il faut s'assurer du qui fait quoi. On est là-dedans actuellement», a-t-il expliqué.C'est Santé Québec qui devra finaliser et publier le Plan national intégré de préparation à une pandémie de type viral, dont la diffusion était initialement prévue à l'automne 2023.

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