Ce que les tests cognitifs peuvent révéler, et ce qu’ils ne peuvent pas

C’est le nouveau slogan politique à la mode à Washington: «Passez un test cognitif!» Ses adversaires politiques, les commentateurs de salon et même ses partisans nerveux exigent que le président Joe Biden se soumette à un tel test après sa piètre performance lors du récent débat télévisé avec Donald Trump — même si son médecin affirme qu’il passe un examen neurologique annuel, qu’il réussit d’ailleurs.L’ancien président Trump, qui n’a que quelques années de moins, commet lui-même des gaffes. Il s’est récemment vanté d’avoir réussi un test cognitif en 2018, tout en appelant le médecin qui l’avait réalisé par le mauvais nom.Compte tenu de toutes ces préoccupations, qu’est-ce que les tests cognitifs peuvent réellement révéler sur la santé cérébrale d’une personne — et qu’est-ce qu’ils ne peuvent pas révéler? Et, les présidents mis à part, la personne âgée lambda a-t-elle besoin de passer un tel test?Qu’est-ce qu’un test cognitif?Il s’agit d’outils de dépistage rapide, composés d’une série de questions d’une durée de 10 minutes visant à évaluer différentes fonctions cérébrales. Deux des tests les plus courants sont le MMSE (Mini-Mental State Exam) et le MoCA (Montreal Cognitive Assessment).Se rappeler d'une liste de cinq noms sans lien entre eux ou voir combien de mots commençant par la lettre F vous pouvez dire en une minute permet d’évaluer la mémoire à court terme et le langage. Compter à rebours par blocs de 7 teste l’attention et la concentration. Dessiner une horloge avec l’heure exacte est un indice de la conscience spatiale.À lire aussi: Oublier des mots quand on parle: quand doit-on s’inquiéter?Quelle est la fiabilité des tests cognitifs?Ils ne permettent pas de diagnostiquer des problèmes de santé. Un mauvais résultat n’est qu’un signal d’alarme qui indique la nécessité d’effectuer des tests supplémentaires pour déterminer s’il existe un éventuel problème de santé et en découvrir la nature, explique le Dr James Galvin, neurologue à l’Université de Miami.Un bon score est généralement une bonne nouvelle. Mais les personnes ayant un niveau d’éducation élevé ont tendance à mieux réussir les tests, même si des troubles cognitifs commencent à se manifester. Par conséquent, si une personne obtient un bon score, mais qu’elle-même, un membre de sa famille ou le médecin constate une certaine inquiétude au quotidien, des tests supplémentaires pourraient être justifiés.«Nous l’utilisons simplement comme un point de référence pour déterminer notre niveau de suspicion», souligne le Dr Galvin.Quand et à quelle fréquence les tests de dépistage cognitif doivent-ils être effectués?«Un test de dépistage est un instantané dans le temps. Il vous indique donc à ce moment précis les résultats qu'a obtenus une personne à ce test», indique le Dr Galvin. «Il ne permet pas de savoir comment la personne fonctionne dans sa vie de tous les jours.»Le simple fait de signaler un problème est une raison suffisante pour qu’un médecin de première ligne effectue un test. Mais ce test est également censé faire partie de la visite annuelle de santé pour les personnes âgées de 65 ans et plus dans le cadre de l’assurance maladie Medicare.Le Dr Galvin n’a pas voulu parler de Joe Biden ou de Donald Trump parce qu’il ne les a pas examinés, mais il a déclaré qu’en général, il est souhaitable que les personnes âgées se fassent examiner tous les ans pour repérer des changements. C’est un peu comme les médecins qui ne présument pas que votre tension artérielle est toujours bonne, ils la mesurent.Lire aussi: Qu’est-ce qui distingue les «superaînés» des autres personnes âgées?En quoi un test cognitif diffère-t-il d’un examen neurologique?Les dépistages cognitifs sont des tests dits «papier-crayon» généralement effectués par les médecins de première ligne, tandis que les examens neurologiques sont habituellement réalisés par un spécialiste, explique le Dr Galvin. Il s’agit d’un examen physique très détaillé. Les médecins observent les schémas d’élocution et le comportement du patient, testent le fonctionnement des principaux nerfs, vérifient les réflexes qui peuvent signaler des maladies cérébrales et évaluent le tonus et la fonction musculaires.Si l’un ou l’autre de ces tests révèle de réels problèmes cognitifs, l’étape suivante peut consister en des tests neuropsychologiques plus intensifs — un examen qui dure souvent jusqu’à trois heures. Après un entretien approfondi avec le patient et les membres de sa famille qui l’accompagnent, le neuropsychologue effectue des tests et des tâches conçus pour vérifier des fonctions cérébrales spécifiques: l’intelligence, la mémoire, les capacités verbales, la résolution de problèmes et les capacités de raisonnement, les réponses visuelles et auditives, l’émotion et l’humeur. Il peut utiliser des casse-têtes, des objets à réarranger ou des tests de dessin et d’écriture.Des analyses de sang et des scanneurs cérébraux peuvent également être prescrits. Certains types de scanneurs permettent de détecter les plaques amyloïdes et les enchevêtrements tau dans le cerveau, caractéristiques de la maladie d’Alzheimer. Une IRM peut détecter d’anciens accidents vasculaires cérébraux, ce qui est utile pour diagnostiquer la démence vasculaire.Comment savoir si les troubles cognitifs sont dus à une maladie ou au simple fait de vieillir?«L’âge nous fait faire les choses beaucoup plus lentement», signale le Dr Galvin. «Nous bougeons plus lentement. Nous pensons plus lentement. Mais nous continuons à bouger et à penser correctement — cela nous prend simplement plus de temps.» Les difficultés à se souvenir d’un nom, de chiffres ou de détails spécifiques sous pression sont des exemples de traitement cognitif plus lent, mais ils vous reviennent plus tard.Le neurologue mentionne que parfois, des problèmes de santé réversibles imitent les troubles cognitifs. Par exemple, les infections urinaires sont connues pour provoquer une confusion soudaine chez les personnes âgées. Certains médicaments affectent la mémoire, tout comme les problèmes de thyroïde, la dépression et même un diabète mal contrôlé.À lire aussi: Le bruit rose peut-il améliorer le sommeil et la mémoire?Toute personne préoccupée par sa mémoire devrait en parler à son médecin ou consulter un spécialiste «qui pourra la rassurer en lui disant que tout va bien ou élaborer un plan de traitement spécifique», déclare le Dr Gavin.

Ce que les tests cognitifs peuvent révéler, et ce qu’ils ne peuvent pas

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