Bandelette sous-urétrale: quelles sont les femmes à risque d’être réopérées?

Près de 5% des patientes seront réopérées dans les 10 années suivant la pose d’une bandelette sous-urétrale pour soulager une incontinence urinaire à l’effort. Ce risque est particulièrement élevé pour les femmes de moins de 60 ans, souffrant d’une vessie hyperactive ou de diabète.L’incontinence urinaire à l’effort représente la moitié des cas d’incontinence urinaire féminine. La pose d’une bandelette sous-urétrale s’est révélée une technique efficace à court terme pour améliorer les symptômes. «Bien que cette procédure continue d'évoluer en matière de matériaux utilisés et de techniques chirurgicales, on ignore encore si les bénéfices de la bandelette sous-urétrale perdurent dans le temps», constatent des chercheurs sud-coréens dans International Urogynecology Journal.À partir des données de réclamations de plus de 220 000 patientes, ils se sont attardés aux femmes qui ont dû repasser sous le bistouri après la pose d’une bandelette de type TVT (tension-free vaginal tape) ou TOT (transobturator tape).Les données incluaient uniquement les patientes ayant subi une intervention chirurgicale supplémentaire en raison d’une amélioration insuffisante des symptômes d’incontinence. Elles excluaient donc les procédures pour retirer la bandelette ou pour traiter des complications liées au treillis chirurgical comme une érosion importante, par exemple. Ne manquez pas: Mise à jour des lignes directrices canadiennes sur la prise en charge de l'incontinence urinaire à l’effort chez la femmeÀ un an post-chirurgie, le taux de réopération se situait à 0,8% (n=1745). Il grimpait à 2,7% (n=6049) après 5 ans et à 4,6% après 10 ans (n=10 097). Le taux de réopération a augmenté rapidement dans les premières années suivant la chirurgie, puis s’est stabilisé après 9 ans. Après ajustement des variables confondantes, les femmes âgées de 60 ans et plus avaient un risque plus faible d’être réopérées (HR = 0.511, 95% IC: 0.48-0.54). Quant à celles souffrant de vessie hyperactive (HR=2.308, 95% IC: 2.16-2.466) et de vessie neurogène (2.292, 95% IC : 2.169-2.421), elles seraient deux fois plus nombreuses à subir une nouvelle intervention chirurgicale en raison d’une inefficacité de la bandelette.Le risque était aussi plus élevé pour les femmes avec un diabète (HR = 1.585, 95% IC : 1.515-1.658), en raison d'une cicatrisation plus lente des tissus qui peut affecter la durabilité des bandelettes.Une interprétation prudente des facteurs de risquePour les patientes aux prises avec une incontinence urinaire à l’effort et qui présentent aussi une vessie hyperactive, il est recommandé de proposer d’autres traitements, comme le mirabegron ou les anticholinergiques, avant de procéder à la chirurgie. Consultez: Un laboratoire connecté dans sa cuvette de toiletteSelon les données consultées par les chercheurs, il est impossible de statuer si ces traitements préopératoires ont été proposés ou appliqués aux patientes incluses dans l’étude ni si le diagnostic de vessie hyperactive ou de vessie neurogène a été posé à partir de données objectives, soit un test urodynamique. «Une subjectivité potentielle dans le processus diagnostique peut augmenter le risque d'erreurs de classification dans l'analyse des facteurs de risque de réopération. Les résultats doivent donc être interprétés avec prudence», soutiennent les auteurs de l’étude.Référence:Park, I.W., Cho, J., Kim, M. et al. The Long-Term Rate of Reoperation After Midurethral Sling Insertion Among Women With Urinary Incontinence: A Population-Based Study. Int Urogynecol J (2025). https://doi.org/10.1007/s00192-025-06212-z

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