Alcool et drogue au travail: les médecins les plus stressés «ont le plus de difficulté»

Un nombre alarmant de médecins américains consomment de l'alcool ou des drogues au travail, selon un récent rapport de All Points North, une société basée dans le Colorado qui offre des services en santé mentale. Sur la base d'entretiens menés auprès de 1000 travailleurs de la santé à travers les États-Unis, les chercheurs ont constaté qu'environ 15% des médecins consomment de l'alcool ou des substances réglementées au travail. Plus de 15% d’entre eux ont déclaré le faire au moins une fois par jour et un peu plus de 20%, plusieurs fois par jour. «Il n'est pas surprenant que les travailleurs de la santé souffrent d'épuisement professionnel, mais... ce sont les médecins qui ont le plus de difficulté», indique le rapport. Il révèle également que 40% des travailleurs de la santé redoutent d'aller au travail ou se sentent anxieux. Près de la moitié disent être à leur point de rupture ou à la recherche d'un nouveau travail en raison du stress et des traumatismes qu’ils y subissent. Près de 65% ont par ailleurs déclaré que l'annulation de l'arrêt «Roe versus Wade», concernant le droit à l’avortement, a augmenté leur niveau de stress ou leur a donné le sentiment d'avoir été trahis par leur pays. «La pandémie a eu un impact considérable sur le bien-être et la santé mentale des travailleurs de la santé aux États-Unis; nombre d’entre eux sont témoins de plus de souffrance et de mort que jamais auparavant», écrit dans le rapport Noah Nordheimer, le fondateur et PDG d'All Points North. «La fréquence et l'intensité de cette exposition provoquent une quantité sans précédent de traumatismes et de stress, ce qui entraîne des niveaux élevés d'épuisement professionnel.» Lire aussi: Le bien-être des médecins a considérablement diminué au Canada Alors que 20% des personnes interrogées déclarent s'être inscrites dans un centre de réadaptation ou de désintoxication au cours des trois derniers mois, près de 15% n'ont pas abordé leurs problèmes de santé mentale, indique le rapport. Environ 30% se disent trop surchargés de travail et n'ont pas le temps de chercher de l'aide, près de de 25% ont peur que leurs collègues et leur famille les jugent, et un pourcentage similaire a déclaré avoir peur de se voir retirer leur permis. Quelque 20% ont enfin déclaré ne pas savoir par où commencer pour demander de l'aide et pensent que le système est défaillant ou trop difficile à naviguer. Le rapport montre aussi que les hommes sont plus nombreux que les femmes à avoir des problèmes de santé mentale - près de 60% des hommes admettent être «à leur point de rupture ou poussés à chercher un nouveau travail en raison d'un stress ou d'un traumatisme au travail», contre 45% des femmes. Lire aussi: De plus en plus de médecins démissionnent: que se passe-t-il? Les professionnels de la santé masculins étaient également cinq fois plus susceptibles d'utiliser leur position dans le secteur de la santé pour se procurer des substances contrôlées, 21% des hommes le faisant contre 4% des femmes. Des chiffres similaires ont été rapportés en ce qui concerne la consommation d'alcool et de drogues sur le lieu de travail par les hommes par rapport aux femmes. Les hommes sont également plus nombreux que les femmes à boire ou à prendre des drogues jusqu'à 12h avant le début du travail. Près de 45% des travailleurs de la santé et 17% des travailleuses admettant avoir consommé de l'alcool ou des substances contrôlées dans les 12h précédant leur quart. Enfin, lorsqu'il s'agit d'obtenir de l'aide, les hommes sont plus susceptibles d'être réticents à s'attaquer à leurs problèmes de santé mentale que leurs consœurs, selon le rapport. «Il existe encore une stigmatisation très réelle des hommes qui demandent de l'aide lorsqu'il s'agit de leur bien-être mental», écrit M. Nordheimer.

Alcool et drogue au travail: les médecins les plus stressés «ont le plus de difficulté»

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes