VPH: pourquoi passer d’une campagne à deux vaccins à seulement un?

Une ou deux doses de vaccin pour le virus du papillome humain? Alors que le Québec a rendu la vaccination temporairement gratuite pour toutes les personnes âgées de 21 à 45 ans, le Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) recommande depuis l’été 2024 une seule dose de vaccin contre le virus du papillome humain (VPH) pour les enfants et les jeunes âgés de 9 à 20 ans. Il maintient toutefois sa recommandation de deux doses pour les personnes âgées de 21 à 26 ans. Pour évaluer l’impact et l’efficacité du passage de la vaccination systématique en deux doses à une vaccination systématique non genrée à une dose sur les populations du Québec et de l’Ontario, des chercheurs du CHU de Québec – Université Laval ont utilisé un modèle individuel de transmission dynamique des infections et des maladies à VPH (HPV-ADVISE) afin de modéliser les programmes de vaccination dans ces deux provinces choisies pour leurs couvertures vaccinales différentes. Le Québec présente une couverture vaccinale plus forte (85%) que l'Ontario (65%).À lire aussi: Prévenir les cancers du col de l’utérus une dose à la fois«Pour estimer l’impact et l’efficacité à l’échelle de la population de la vaccination contre le VPH à une dose, nous avons comparé la vaccination contre le VPH à dose unique non genrée à compter de 2024 avec le statu quo de la vaccination contre le VPH à deux doses non genrée», expliquent les auteurs dans leur étude publiée dans le JAMC. Différents scénarios ont ainsi été examinés:des scénarios non inférieurs et pessimistes de l'efficacité: efficacité du vaccin de 98% ou 90%;des durées moyennes du vaccin: à vie, 30 ans ou 25 ans;une dose vs. deux doses, avec une efficacité de 98% et une durée du vaccin à vie.Les chercheurs ont ainsi constaté qu’une dose de vaccin contre le VPH permettait d’éviter un nombre similaire de cancers du col de l’utérus que deux doses. Selon le scénario le plus pessimiste (durée de vaccination de 25 ans), une dose de vaccin permettrait d’éviter moins de cancers du col de l’utérus que deux doses, soit environ trois points de pourcentage de moins sur 100 ans.Élimination des infections aux VPH-16 chez les Québécoises d'ici 2045Tous les scénarios à une dose devraient conduire à l’élimination du cancer du col de l’utérus ( 10 000 doses nécessaires pour prévenir un cancer du col de l’utérus supplémentaire.Dans le détail, le modèle prévoyait qu'une vaccination nonavalente contre le VPH non genrée avec deux doses ou un scénario non inférieur d'une dose éliminerait presque toutes les infections au VPH-16 chez les femmes et les hommes d'ici 2040-2045 au Québec, et réduirait l'infection au VPH-16 de plus de 90% en Ontario – l’infection par le VPH-16 ayant été choisie comme principal résultat, car elle contribue le plus aux cancers liés au VPH dans le monde.«Si la durée moyenne de protection à une dose est supérieure à 25 ans, un programme de vaccination contre le VPH à une dose protégerait les personnes vaccinées pendant leur âge de pointe d’activité sexuelle et préviendrait un nombre similaire de cancers liés au VPH qu’un programme à deux doses, tout en constituant une utilisation plus efficace des doses de vaccin», concluent les auteurs.

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