VPH: Les vaccins préviennent le cancer chez les hommes comme chez les femmes

Le vaccin contre le papillomavirus a été mis au point pour prévenir le cancer du col de l'utérus chez les femmes et les experts lui attribuent, ainsi qu'au dépistage, le mérite d'avoir fait baisser les taux de cancer du col de l'utérus. Mais les preuves concernant son efficacité dans la prévention des cancers liés au VPH chez les hommes ont été plus lentes à émerger. Cette nouvelle étude établit toutefois que les hommes vaccinés présentent moins de cancers de la bouche et de la gorge que ceux qui n'ont pas été vaccinés. Des cancers deux fois plus fréquents chez les hommes que chez les femmes.Les chercheurs ont comparé les données de 3,4 millions de personnes d'âge similaire – la moitié vaccinée et l'autre moitié non vaccinée – issues d’un vaste ensemble de données sur les soins de santé.Comme prévu, les femmes vaccinées présentaient un risque moindre de développer un cancer du col de l'utérus dans les cinq années suivant la vaccination. Des bénéfices ont aussi été observés pour les hommes: les vaccinés avaient moins de risques de développer un cancer lié au VPH, comme les cancers de l'anus, du pénis, de la bouche et de la gorge.À lire aussi: L'envoi d'autotests du VPH à domicile augmentent le recours aux tests de dépistageCes cancers mettent des années à se développer, de sorte que les chiffres sont faibles: on a dénombré 57 cas de cancers liés au VPH chez les hommes non vaccinés – principalement des cancers de la tête et du cou – contre 26 chez les hommes ayant reçu le vaccin.«Le bénéfice maximal du vaccin devrait se produire au cours des deux ou trois prochaines décennies»,indique l’un des co-auteurs de l'étude, le Dr Joseph Curry, chirurgien de la tête et du cou au Sidney Kimmel Cancer Center de Philadelphie. «Ce que nous montrons ici n’est qu’une première vague d'effets».Les résultats de cette étude, et ceux d'une précédente recherche, ont été publiés par l'American Society of Clinical Oncology et seront discutés le mois prochain lors de la réunion annuelle de l’association à Chicago. La seconde étude montre que les taux de vaccination contre le VPH augmentent, mais que les hommes restent moins nombreux que les femmes à y avoir recours.Le VPH, ou virus du papillome humain, est très répandu et se transmet par voie sexuelle. Santé Canada estime que 75% des Canadiens sexuellement actifs contracteront une infection au VPH au cours de leur vie. Si la plupart des infections à VPH ne provoquent aucun symptôme et disparaissent sans traitement, d'autres peuvent se transformer en cancer. On compte environ 37 000 cas par an aux États-Unis, selon les Centers for Disease Control and Prevention.Aux États-Unis, le vaccin contre le papillomavirus est recommandé depuis 2006 pour les filles de 11 ou 12 ans et depuis 2011 pour les garçons du même âge. Des vaccins de rattrapage sont recommandés pour toute personne n'ayant pas été vaccinée jusqu'à l'âge de 26 ans.À lire aussi: Prévenir les cancers du col de l’utérus une dose à la foisDans la seconde étude, les chercheurs ont ainsi examiné les taux de vaccination contre le VPH déclarés par les parents et par eux-mêmes chez les préadolescents et les jeunes adultes dans le cadre d'une vaste enquête gouvernementale. Entre 2011 et 2020, les taux de vaccination sont passés de 38% à 49% chez les filles et de 8% à 36% chez les garçons.«L'adoption du vaccin contre le VPH chez les jeunes hommes a été multipliée par plus de quatre au cours de la dernière décennie, bien que les taux de vaccination chez les jeunes hommes restent inférieurs à ceux des femmes», souligne l’un des co-auteurs de l'étude, le Dr Danh Nguyen, de l'University of Texas Southwestern Medical Center à Dallas.Il faut que les parents de garçons comme de filles sachent que ces vaccins permettent de réduire le risque de cancer, estime de son côté Jasmin Tiro, du centre de cancérologie de l'Université de Chicago, qui n'a pas participé à l'étude. Il n’est pas trop tard pour vacciner les jeunes hommes qui ne l’ont pas encore été.«Il est très important que les adolescents soient exposés au vaccin avant d'être exposés au virus», conclut-elle.

VPH: Les vaccins préviennent le cancer chez les hommes comme chez les femmes

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes