Voyage, compétitions et médecine sportive: un cocktail réussi

Chaque année, plus de 1 000 médecins et professionnels de la santé d’un peu partout sur la planète se donnent rendez-vous pour s’affronter dans une vingtaine de disciplines sportives. Les Jeux mondiaux de la médecine et de la santé, dont la première édition s’est déroulée en 1978, sont aussi l’occasion de la tenue d’un colloque en médecine sportive.Cette fois-ci, les athlètes se retrouveront du 29 juin au 6 juillet à Zagreb, la capitale de la Croatie, un petit pays européen.Créés par Le Quotidien du Médecin, à l’initiative de la journaliste Liliane Laplaine-Monthéard, les Jeux mondiaux de la médecine et de la santé étaient de prime abord réservés aux médecins. Depuis 1989, année où les Jeux ont eu lieu à Montréal, ils se sont ouverts aux autres professionnels de la santé.Luc Lavigueur qui sera de la partie est chiropraticien. C’est la troisième fois qu’il participe aux Jeux. En 1989, alors que les jeux n’étaient pas encore ouverts aux autres professionnels de la santé et que les organisateurs ne savaient même pas ce qu’était la chiropratique, M. Lavigueur les a contactés pour savoir s’il pouvait participer. Après quelques explications, il a pu inscrire une équipe de chiropraticiens volleyeurs et également participer à une course.En 2007, il s’est aussi rendu à Agadir, au Maroc. Il avait tellement apprécié son expérience qu’il s’était alors promis de vite renouveler l’expérience.Cette année, il part avec sa femme et ses deux plus jeunes enfants pour tout un périple européen. La famille atterrira à Venise, avant de rejoindre Zagreb le temps des Jeux, puis de poursuivre son périple vers Dubrovnik, une station balnéaire croate très réputée.Un symposium international de médecine du sport«Honnêtement, j’y vais surtout pour les conférences, mais je suis aussi un amateur de course à pied, donc je cours le 3 000 et le 5 000 mètres.»En tant que chiropraticien, M. Lavigueur est intéressé par la médecine sportive et il a été très impressionné, lors de l’édition d’Agadir, par la qualité des présentations. Les conférenciers ont de 20 à 40 mn pour exposer leur sujet, avant une période de questions d’une dizaine de minutes pendant laquelle chacun peut intervenir.«Ces présentations courtes sont généralement très intéressantes. Les conférenciers pratiquent partout dans le monde, ce qui permet de découvrir des informations d’ailleurs. Et comme les personnes qui viennent les écouter ont des intérêts semblables aux nôtres, c’est aussi très intéressant de les rencontrer et de jaser avec elles.»Quand il est revenu d’Agadir, M. Lavigueur avait tout un carnet d’adresses de collègues à travers le monde, avec lesquels il a gardé le contact. «J’ai correspondu avec un médecin d’Amérique du Sud qui traitait des joueurs de baseball et s’avère donc être, comme moi, amateur de baseball, mais aussi avec un Européen qui faisait de la course.»Des échanges qu’il apprécie car ils lui ont permis de découvrir des études ou des façons de faire dont il n’aurait jamais entendu parler autrement.Il avait par ailleurs tellement aimé la façon dont se déroulait ce symposium qu’il a adopté ce modèle pour le congrès annuel de l’association professionnelle dont il est le président, le Conseil chiropratique des sciences du sport du Québec.La belle connivence des professionnels de la santé autour du sportBien sûr, certains prennent au sérieux les compétitions, mais selon M. Lavigueur l’ambiance est vraiment décontractée. Et c’est agréable de voir des gens de tous les âges participer. Il y a en effet cinq groupes d’âge dans la plupart des disciplines.À Zagreb, les athlètes s’affronteront dans 23 disciplines: de l’athlétisme au VTT, en passant par le judo, le golf, la natation, le tir, l’escrime, le soccer, le volley-ball, le basket, etc.C’est la troisième fois que la Dre Marie-Josée Leclerc, se rendra aux Jeux mondiaux de la médecine et de la santé. Médecin de famille et enseignante à l'unité de médecine familiale de l'Université Laval, cette athlète brille sur les pistes d’athlétisme depuis toujours ou presque. À 20 ans, elle participait déjà aux Championnats canadiens d'athlétisme.Et son palmarès a de quoi impressionner. En 2008, elle a remporté 13 médailles aux Jeux de Garmisch-Partenkirchen, en Autriche. En 2010, elle en a gagné 14 autres à Porec, déjà en Croatie! On verra si Zagreb lui portera chance. Chose certaine, la médecin a décidé d’y vivre tout un défi personnel. En effet, elle s’est inscrite à toutes les épreuves d’athlétisme, non seulement le demi-fond, discipline dans laquelle elle excelle, mais également les autres courses, ainsi que les deux épreuves de sauts et de lancer! Bref, hormis un petit jour de pause en milieu de semaine, elle sera tous les après-midi au stade.Mais au delà de la compétition, il y a surtout une belle aventure: «C’est sûr que l’on espère tous gagner, mais cela reste tout de même avant tout une question de dépassement personnel», souligne la coureuse.Il faut dire que le sport a toujours beaucoup compté dans la vie de la Dre Leclerc: «Dans une autre vie, avant la médecine, je l’ai même enseigné», a t-elle confié à Profession Santé. La médecin a en effet un BAC en science de l’activité physique et, alors qu’elle était encore aux études, elle a donné des cours bénévolement.Au delà de son intérêt pour l’athlétisme et du défi personnel qu’elle entend relever, la Dre Leclerc trouve qu’il est important, en tant que professionnelle de la santé, de participer à un événement comme les Jeux.«C’est intéressant de se retrouver avec d’autres professionnels de la santé qui prennent eux aussi le temps de s’occuper de leur santé.» Les Jeux représentent en effet une occasion de faire de belles rencontres avec d’autres personnes qui ont le sport parmi leurs centres d’intérêt et qu’elle ne croiserait probablement pas autrement puisqu’elles peuvent être médecins, mais parfois aussi dentistes, pharmaciens, techniciens dans un domaine ou un autre de la santé, etc.«Le fait d’être tous différents tout en ayant quelque chose en commun est assez exceptionnel. Nous avons une belle connivence et cela donne une atmosphère très agréable», ajoute-t-elle.La Dre Leclerc profitera aussi de son voyage en Croatie pour aller faire un peu de randonnée avant de rejoindre Zagreb et ses pistes d’athlétisme. Si la médecin avait apprécié de découvrir le littoral lors des jeux de Porec, elle voulait aussi connaître le côté plus montagneux de ce pays. D’autant que cette fois son conjoint peut l’accompagner. Comme elle ne veut pas non plus trop se fatiguer avant les épreuves, le couple entend surtout faire de la marche.Des épreuves sportives compétitives, mais ouvertes à tousMarc Laroche, pharmacien à Richelieu est de son côté un mordu du sport et c’est bien pour se confronter à d’autres sportifs qu’il participe aux Jeux.«Je trouve ça plaisant de découvrir des coins du monde que je ne verrais peut-être pas nécessairement et de le faire dans un contexte sportif et convivial», précise ce triathlète.M. Laroche est un habitué de l’événement puisque il a participé à cinq éditions depuis 1997. Ce sera d’ailleurs son deuxième voyage en Croatie pour une telle occasion. En 2010, il s’était inscrit aux Jeux de Porec.M. Laroche compte bien sûr s’attaquer à l’épreuve de triathlon, mais il a aussi ajouté à son programme un contre la montre à vélo, un 1500 mètres à la course à pied et un autre en natation ainsi que le demi-marathon…«C’est vrai que j’aime ça assez compétitif, avoue-t-il, même si je trouve bien qu’il y en ait pour tous les goûts. Certains courent pour leur bon plaisir. Au demi-marathon il y a aussi de la place pour ceux qui viennent juste essayer de le compléter. C’est ouvert à tout le monde.»Un psychiatre anonymeParmi les médecins québécois qui iront à Zagreb, un psychiatre a quant à lui préféré garder l’anonymat. C’est qu’il ne trouve pas très sportif de donner des entrevues avant même de savoir s’il va performer comme il l’espère dans les bassins croates.Il faut dire que l’athlète a déjà raflé 15 médailles d’or depuis 2004, lors des différents Jeux auxquels il a participé, sans parler de sept ou huit autres en argent!Son palmarès parle pour lui: le sport c’est du sérieux. «C’est le meilleur remède contre le haut degré de stress et les burnouts, on ne le répètera jamais assez aux jeunes», précise le médecin. Outre la natation qu’il considère presque comme une religion, puisqu’il s’entraine trois ou quatre fois par semaine, le psychiatre fait aussi du vélo, du catamaran, du ski de fond ou du tennis.Comme il est d’origine hongroise, Zagreb fait partie de son héritage et il retrouvera avec plaisir les Croates, qu’il apprécie. De plus, il souligne que l’atmosphère devrait être particulièrement à la fête cette année puisque la Croatie fête son entrée dans l’Union européenne, le 1 er juillet prochain.Gageons en tout cas que nous reparlerons de ce nageur émérite à moins que nous le retrouvions à une table de tennis de table, car il comptait s’inscrire également dans cette discipline s’il n’y avait pas de conflit d’horaires avec ses compétitions de natation. Index des 34es Jeux mondiaux de de la médecine et de la santé

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