Voué à disparaître, le Commissaire à la santé est encore actif

Anne Robitaille est Commissaire à la santé par intérim depuis août 2016.Il y a 16 mois, on annonçait sa disparition. Pourtant, le poste de Commissaire à la santé et au bien-être existe encore, a constaté ProfessionSanté.ca. Son premier titulaire, Robert Salois, a quitté en 2016 après deux mandats, comme le prévoyait la loi. Malgré l'annonce du gouvernement d’abolir cette fonction, celle-ci a été confiée à Anne Robitaille, par intérim, il y a un an. Depuis, la petite organisation est demeurée active et continue de produire des rapports sur l'état du système de santé. Alors, où en est-on aujourd'hui?L’abolition du Commissaire à la santé avait été mentionnée, presqu’en catimini, dans le budget 2016 du ministre des Finances et était contenue dans un projet de loi omnibus contenant diverses mesures. Carlos Leitão avait justifié cette décision par un motif économique, même si le budget de cette petite organisation ne s’élevait qu'à 2,5 M$ par année. Il était prévu que les mandats du Commissaire soient confiés à l’Institut national d'excellence en santé et services sociaux (INESSS). Or, le projet de loi n’a toujours pas été déposé.Toujours en placeEt aujourd'hui, le poste de Commissaire à la santé est toujours actif. En raison de la disparition annoncée du poste, une grande partie des effectifs de l'organisation a quitté, mais il reste toujours des employés et des contractuels, et ils continuent de produire des rapports. Le dernier grand rapport sur la performance du système de santé québécois en 2016 a été publié en mars 2017 et son plus récent bulletin d’information, traitant de l’accès aux données en santé, remonte à juin dernier.Au bureau d'Anne Robitaille, on dit être toujours dans le brouillard et ne pas connaître les intentions du gouvernement. On anticipe des développements à l’automne, mais on ignore si Québec a l’intention de revoir ses plans et de modifier son projet de loi. En effet, la province présente maintenant un surplus budgétaire; l’argument économique ne tient donc plus la route.Interrogée sur l’avenir du Commissaire, la porte-parole du ministre Gaétan Barrette n’a fourni aucune précision. «La question de l'abolition du Commissaire à la santé était contenu dans le budget 2016-2017 dans la section omnibus budgétaire. Puisqu'il s'agit de projet de loi à venir, nous n'avons pas d'autres commentaires à faire pour le moment», s’est-elle bornée à répondre. Pour sa part, le bureau du ministre des Finances n’a pas retourné nos courriels, comme quoi le gouvernement ne semble toujours pas savoir quoi faire de ce dossier 16 mois plus tard. RappelLe poste de Commissaire à la santé avait été créé en 2006 par Philippe Couillard, alors qu'il était ministre de la Santé, dans le but d’analyser la performance du système de santé sous divers aspects et en toute indépendance. À ce jour, le Commissaire a produit 25 avis et rapports majeurs, dont le contenu éraflait souvent le ministère de la Santé et certaines pratiques dans le réseau.Il n’a jamais été clair si l’élimination de ce bureau avait été décidée par le ministre des Finances lui-même ou réclamée par le ministre de la Santé, Gaétan Barrette. Néanmoins, les critiques ont été dirigées contre le Dr Barrette après que les intentions du gouvernement ont été révélées au grand jour.

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