Vent de changement à la direction de la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal

À compter du 1er juin, la pharmacienne Lyne Lalonde dirigera pour les cinq prochaines années la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal à titre de doyenne.Lors de sa séance du 23 février, le Conseil de l’Université de Montréal a procédé à sa nomination en se basant « sur la recommandation unanime du Comité de consultation formé à cet effet », précise l’Université de Montréal sur son site Web, section UdeMNouvelles.« Les qualités avérées de Mme Lalonde comme chercheuse, comme enseignante et comme gestionnaire, de même que sa vision de l’avenir de la profession ont rallié le comité, souligne le recteur de l’Université de Montréal, Guy Breton. Elle incarne bien les valeurs de la Faculté et je l’assure de mon soutien et de celui de la direction de l’Université dans la réalisation de sa mission. »Lyne Lalonde succédera ainsi à Chantal Pharand qui a pris temporairement les rênes de cette faculté, l’été dernier, à titre d’administratrice exerçant les fonctions de doyenne, à la suite du départ de Pierre Moreau qui a quitté son poste pour aller occuper la même fonction au Collège de pharmacie de l’Université du Koweït. Une chercheuse avant tout La future doyenne possède un baccalauréat en pharmacie (promotion 1984) et une maîtrise en pharmacie hospitalière de l’Université de Montréal, un doctorat en épidémiologie et biostatistique de l’Université McGill (mesures de qualité de vie chez les patients cardiaques) et un postdoctorat en épidémiologie de l’Université d’Ottawa (outils d’aide à la décision pour les patients).Elle consacre la majeure partie de son temps à effectuer des activités de recherche au sein du Centre de recherche du CHUM et de l’Équipe de recherche en soins de première ligne du CSSS de Laval. Elle est titulaire de la Chaire Sanofi-Aventis en soins pharmaceutiques ambulatoires de l’Université de Montréal et elle fait partie du Réseau québécois de recherche sur l’usage des médicaments.Dans ses projets de recherche, elle évalue les retombées des nouvelles pratiques en pharmacie communautaire, par exemple l’étude TEAM en 2005-2008 (Collaboration médecin-pharmacien en soins de première ligne pour la gestion des dyslipidémies – ajustement posologique d’une statine) et l’étude ProFiL en 2011-2015 (Évaluation de l’implantation d’un programme de formation et de liaison en néphrologie pour faciliter la gestion des PRP par le pharmacien communautaire).Soulignons qu’elle a travaillé durant sept ans en recherche clinique pour la compagnie Schering Canada.Professeure titulaire depuis 2001 à la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal, elle donne le cours Recherche en pharmacie au programme de maîtrise en pharmacothérapie avancée.En ce qui a trait à ses expériences en gestion, elle se résume à celles en lien avec ses activités de recherche. Elle n’a jamais occupé un poste de direction à la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal. Toutefois, elle a déjà siégé au Conseil de la Faculté de pharmacie (2007-2009) et au sein du Comité pédagogique de la maîtrise en pharmacothérapie avancée (2003).Doyenne : pas dans son plan de carrière« C’est quand même flatteur d’avoir été sélectionnée, parce que tous les autres candidats étaient quand même très bons », a réagi Lyne Lalonde, dans une entrevue accordée à ProfessionSanté.ca à la suite de sa nomination, après avoir passé à travers un processus de sélection qu’elle a trouvé « assez laborieux ».Elle attribue sa sélection notamment à sa bonne connaissance des différents secteurs de la pharmacie (recherche, communautaire, industrie, hospitalier) et à ses travaux de recherche en pharmacie communautaires sur les pratiques novatrices et le transfert des connaissances.Elle n’avait pas songé à devenir doyenne. « C’est un chasseur de têtes qui m’a contactée et certains professeurs ont également suggéré mon nom. Je suis avant tout une chercheuse. Toutefois, je me suis dit que, comme doyenne, je pourrais aider les pharmaciens communautaires et les soutenir dans leurs changements de pratique. » Trois priorités La future doyenne s’est fixé trois priorités : stimuler et soutenir l’essor de la pharmacie communautaire, faire de la recherche sur le médicament une priorité facultaire et, enfin, perfectionner les programmes de formation de la Faculté afin d’en assurer l’efficience.À son avis, le programme de doctorat de premier cycle en pharmacie (Pharm. D.) prépare adéquatement les pharmaciens à effectuer les nouvelles activités prévues à la Loi 41. Toutefois, elle pense que ce programme mis en place en 2007 devra être réévalué pour s’assurer de maintenir la qualité des pharmaciens formés à l’Université de Montréal.Pour les pharmaciens en exercice, elle désire que la Faculté de pharmacie développe un programme de perfectionnement professionnel adapté à leurs nouvelles activités. « Je ne veux pas que la Faculté offre juste des programmes de formation, mais aussi des programmes de transfert des connaissances, comme à HEC Montréal, pour soutenir les pharmaciens. Cela signifie qu’avec un programme de formation, on donnerait aux pharmaciens communautaires tous les outils pour informer leurs patients, le matériel promotionnel pour aviser les médecins de leurs services, le soutien d’un pharmacien expérimenté pour les aider en cas de besoin, etc. »« En parallèle, je veux que la Faculté réalise de la recherche sur les pratiques en pharmacie pour générer des données probantes, de façon à aider les décideurs à prendre des décisions et les pharmaciens à s’améliorer. »En ce sens, elle désire relancer l’option Pratique ambulatoire du programme de Maîtrise en pharmacothérapie avancée. Cette option n’est pas offerte depuis deux ans, la faculté de pharmacie ne disposant pas des fonds pour offrir des bourses aux étudiants. Une faculté de pharmacie en appui aux pharmaciens communautaires« En pharmacie communautaire, on n’a jamais eu une période où il y avait autant de changements que maintenant. Je pense que ça n’ira pas en diminuant. Au contraire, ça va aller en s’accélérant quand on regarde ce qui se passe au Canada, aux États-Unis, en Angleterre et en Australie. Il faut reconnaître que le pharmacien est un professionnel qui est sous-utilisé dans notre système de santé. Comme société, nous ne sommes pas assez riches pour nous permettre ça », observe-t-elle.« Je veux donc être sûre que la Faculté soutiendra les pharmaciens dans tous les changements de pratique. Je souhaite que le pharmacien de demain soit bien entouré dans sa pharmacie avec des techniciens compétents, ce qui permettra aux pharmaciens de faire de plus en plus de tâches cliniques, notamment le suivi de la pharmacothérapie, et aux médecins de se concentrer sur de nouveaux patients et sur le diagnostic. »

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