Université Laval - Des futurs pharmaciens mieux outillés pour gérer certaines situations éthiques

Les étudiants au doctorat de premier cycle en pharmacie (Pharm. D.) de l’Université Laval ont maintenant l’occasion de se familiariser, durant leurs études, avec certaines situations éthiques auxquelles ils risquent être confrontés au cours de leur future pratique.« Avant, on parlait d’éthique dans le cadre de cours magistraux d’environ 150 étudiants. Maintenant, ils discutent en petits groupes, prennent position et nous expliquent leur démarche », explique la pharmacienne Stéphanie Mercier, chargée d’enseignement à la Faculté de pharmacie de l’Université Laval et responsable des ateliers d’éthique.Les étudiants en pharmacie sont sensibilisés aux notions d’éthique à partir de cas pratiques pouvant survenir en pharmacie communautaire, et ce, à trois reprises durant leurs études, soit aux sessions d’hiver et d’été de la deuxième année et à la session d’automne de la troisième année.Les trois ateliers porte respectivement sur les relations dans l’équipe de travail, sur le droit de propriété et sur les relations avec des tiers externes à la pharmacie (chaînes et bannières en pharmacie, assureurs, grossistes, compagnies pharmaceutiques).Avant de suivre les ateliers, les étudiants assistent à la conférence d’une éthicienne qui leur propose une démarche systématique de réflexion éthique. Le groupe est ensuite divisé en petites équipes de quelques étudiants pour tenter de résoudre un dilemme éthique.Pour préparer ses cas pratiques, Stéphanie Mercier s’est inspirée des jugements du Conseil de discipline de l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ) et de problèmes soulevés dans les médias.L’un des cas est le suivant : un patient se présente au comptoir des ordonnances pour se plaindre à un étudiant en pharmacie d’une erreur dans la concentration de ses gouttes ophtalmiques. On lui aurait remis une teneur cinq fois plus puissante que celle indiquée sur l’ordonnance. L’étudiant soumet le cas à son maître de stage, qui décide de camoufler son erreur en ne l’inscrivant pas au dossier du patient et en ne la déclarant pas au Fonds d’assurance responsabilité professionnelle de l’OPQ (FARPOPQ). Pour s’assurer du silence de l’étudiant, il tente de l’intimider en lui rappelant que son évaluation a lieu l’après-midi même.« Les étudiants doivent mettre en lumière les valeurs en cause dans le cas donné ainsi que les lois, règlements, normes et standards de pratique à respecter », indique Stéphanie Mercier.Précisons qu’avant de suivre ces ateliers, les étudiants sont sensibilisés aux lois, aux règlements, au Code de déontologie des pharmaciens, aux normes et aux standards de pratique de l’OPQ, ainsi qu’à des notions de communication comme l’affirmation de soi et le leadership dans le travail en équipe. Un représentant du FARPOPQ vient aussi leur expliquer la démarche à suivre dans la gestion d’une erreur commise en pharmacie.Stéphane Mercier émet le souhait que les ateliers d’éthique facilitent la pratique des futurs pharmaciens. « Comme ils auront déjà réfléchi à des dilemmes éthiques, ce sera plus intuitif pour eux de prendre des décisions dans leur pratique et ils ne passeront pas des nuits à y réfléchir. »

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