Un médecin québécois traduit une vidéo virale de prévention en santé publique

Si vous doutez encore de l’impact des réseaux sociaux sur la santé de nos contemporains, c’est le temps de vous rendre sur YouTube.Plus de deux millions de personnes ont consulté le vidéo 23 and 1/2 Hours, mis en ligne il y a cinq mois par le Dr Mike Evans, médecin de famille à Toronto.Imaginez un peu l’impact de ce seul médecin sur la santé publique. Eh oui, ce vidéo n’est pas destiné à faire rire ou à danser, il s’agit bien d’un message de prévention. En fait, il répond tout simplement à la question: «Si vous ne deviez faire qu’une chose pour améliorer votre santé, quelle devrait-elle être?».La bonne idée du Dr Mike Evans est de s’être appuyé sur un format gagnant, beaucoup utilisé sur YouTube, dans lequel un dessinateur illustre sur un tableau blanc un concept expliqué oralement.Quand c’est bien fait, impossible de lâcher ce genre d’exposé. Ça marche.On sort de ce genre de visionnement plus instruit et, dans le cas particulier de 23 heures et ½, motivé pour se bouger!L’effet TwitterSi la vidéo du Dr Evans a pu rejoindre autant de monde, c’est grâce aux utilisateurs de Twitter qui l’ont transformé en phénomène viral.C’est d’ailleurs par ce canal que la Dre Manon Côté en a d’abord entendu parler.La médecin de famille est plutôt active sur Twitter, qu’elle utilise surtout à des fins professionnelles comme source d’information (voir encadré @Manonc1sports).«Cette vidéo a été retwittée mainte et mainte fois. Puis il y a eu des traductions en italien et en espagnol et quelqu’un a demandé s’il allait y en avoir une en français québécois», explique-t-elle.Appréciant le message véhiculé dans cette animation, qu’elle trouve inspirante pour les patients comme pour elle-même, Manon Côté a pensé que ce serait un beau défi à relever. Elle a donc contacté le Dr Evans pour lui proposer de tenter l’expérience.«J’ai commencé par faire une traduction, puis il a fallu enregistrer la voix, ce qui est assez complexe. Il ne faut pas être trop rapide ou trop lente, mais synchronisée avec les images», raconte-t-elle.Après plusieurs prises, les deux parties ont décidé d’un commun accord que, même si tout n’était pas parfait, la traduction pouvait être lancée en ligne. Il serait toujours temps de faire quelques modifications si les commentaires des internautes allaient dans ce sens.Le Dr Mike Evans est un habitué de la communication électronique.Il intervient souvent à la télé dans l’émission Newsworld et a déjà mis en ligne plusieurs vidéo informatives sur les traumatismes crâniens ou le diabète.Médecin à l'hôpital St Michael's, ce Torontois est aussi professeur associé en médecine familiale et en santé publique à l'Université de Toronto.Il a fondé un laboratoire, le Health Design Lab au Li Ka Shing Knowledge Institute, dans lequel il teste, entre autres, de nouvelles façons de promouvoir la santé via les réseaux sociaux.Le site du Dr Mike Evans My favourite médecine@Manonc1sports Médecin au CEPSUM de l'Université de Montréal et de l’hôpital juif de réadaptation, la Dre Manon Côté, également détentrice d’un baccalauréat en physiothérapie, est particulièrement intéressée par la médecine du sport.Ayant déjà vécu en Suisse et aux Etats-Unis, elle aime beaucoup voyager. Twitter est donc une façon pour elle d’aller donner «un petit côté international» à ses relations professionnelles. «La plupart des médecins avec qui je tchatte viennent des Etats-Unis, mais il y en a aussi d’un peu partout dans le monde», explique-t-elle.Elle twitte ainsi régulièrement avec le Dr Karin Khan, qui écrit pour le British Journal of Sport Medecine. «C’est une sommité en médecine du sport et il est très très actif sur Twitter. Il envoie toujours des posts super intéressants concernant les dernières nouveautés médicales».D'ailleurs, elle n’en revient pas toujours pas de l'accessibilité de ce médecin. Elle lui a envoyé plusieurs fois des messages privés et le Britannique a toujours pris la peine de lui répondre. «Il est à Londres et c’est assez incroyable de voir avec quelle facilité et rapidité je peux le joindre», commente-t-elle.C’est aussi via Twitter qu’elle a rencontré le Dr Evans, qu’elle considère maintenant comme un collègue!Une source d’information Au départ, la Dre Côté pensait qu’elle trouverait surtout des «Twits» sur Twitter, mais elle a vite accrochée en découvrant que ce réseau est avant tout une source d’information incroyable.Contrairement à Facebook où elle parle plus d’elle même, elle utilise principalement Twitter dans le cadre de son travail, même si elle le considère aujourd’hui également comme un passetemps. « Il y a des gens que je suis de façon plus régulière que d’autres sur Twitter et j’aime bien aller voir ce qu’ils disent », raconte-t-elle.Tous les mardis, elle participe aussi au #MDChat. Abonnée à la liste de diffusion de ce site, elle reçoit le sujet qui sera débattu en direct et peut y participer si cela l’intéresse.«Ils ont toujours des sujets qui abordent les dernières nouveautés médicales technologiques. On discute aussi beaucoup de la façon d’intégrer les réseaux sociaux dans notre pratique au quotidien», raconte-t-elle.

Un médecin québécois traduit une vidéo virale de prévention en santé publique

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes