Une étude majeure le confirme: le vecteur de la maladie de Lyme est établi sur quatre sites en Montérégie

Une étude majeure, la plus importante jamais réalisée au Québec sur la maladie de Lyme, a confirmé ce que des observations antérieures avaient démontré: le vecteur de cette maladie, la tique à pattes noires, est maintenant établi dans au moins quatre sites en Montérégie.Deux secteurs en particulier ont été identifiés par les chercheurs de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) comme sites d’établissement de ces tiques. L’un se trouve autour de la rivière Richelieu, près de la frontière canado-américaine, l’autre, près du fleuve Saint-Laurent, entre Châteauguay et Longueuil. Avec un faible nombre de tiques, le secteur de Saint-Simon et celui de Saint-Dominique doivent également faire l’objet d’un suivi, car on y a noté la présence non négligeable de stades immatures de tiques.En émergenceSelon l’INSPQ, la maladie de Lyme est une zoonose en émergence au Québec. Cette maladie à déclaration obligatoire est causée par le spirochète B. burgdorferi et elle est transmise aux humains par la tique. Cette maladie se présente en trois stades distincts. Le pronostic de guérison par antibiothérapie est très favorable au début de l’infection, mais il s’assombrit si la maladie n’est pas diagnostiquée et traitée au début.Les morsures de tiques sont généralement indolores et passent souvent inaperçues. La maladie de Lyme est difficile à reconnaître et on la confond souvent avec d’autres maladies. Les signes et les symptômes varient considérablement d’un individu à l’autre. Au premier stade, l’un des signes précoces d’infection se manifeste par une éruption cutanée ayant l’aspect d’une cible, mais ces éruptions n’apparaissent pas dans tous les cas. Lors de la deuxième phase, la victime peut ressentir des migraines, de la faiblesse, une fatigue extrême et un rythme cardiaque anormal. Au troisième stade, elle s’exprime par de l’arthrite chronique et des symptômes neurologiques, y compris des maux de tête, des étourdissements et de la paralysie.Au Canada, un premier site où une population de tiques à pattes noires s’est établie a été identifié en Ontario, en 1991. Depuis, sept sites ont officiellement été reconnus endémiques en Ontario, trois en Nouvelle-Écosse et un au Manitoba. Au Québec, les deux premières nymphes ont été rapportées en 2006. En parallèle à l’élargissement de la répartition géographique du vecteur, une augmentation des cas humains de la maladie de Lyme a été observée au Canada. De 2004 à 2006, 69 cas de maladies acquises localement ont été déclarés. Selon l’INSPQ, bien qu’aucun cas confirmé n’ait été rapporté chez des Québécois n’ayant pas voyagé à l’extérieur de la province, l’ensemble des données appuient l’hypothèse que la tique est en cours d’établissement dans le sud-ouest de la province.Les sitesDurant leurs investigations sur le terrain, en 2007, les chercheurs ont visité 46 sites, la plupart en Montérégie, mais aussi en Estrie et à Montréal. Au total, ils ont trouvé 717 tiques. Les 353 tiques à pattes noires ont été récoltées en Montérégie, sauf une.Les larves et les nymphes représentaient respectivement 28 % et 14 % des spécimens. Or, c’est le stade nymphal qui représente le plus grand risque de transmission de la maladie de Lyme à l’humain.Risques d’infectionPour le moment, soulignent les spécialistes de la question, le risque d’être infecté demeure faible. Cependant, l’augmentation des températures liée aux changements climatiques pourrait favoriser le processus d’établissement de ces tiques à nos latitudes, alors qu’autrefois notre climat était moins propice à leur existence dans nos régions.L’étude de l’INSPQ menée sur le terrain s’est poursuivie en 2008 et fera l’objet d’un deuxième rapport séparé.

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