Un vaccin pédiatrique à base de cellules aussi bon qu'un vaccin à base d'œufs pour la grippe

Un vaccin pédiatrique quadrivalent inactivé à base de cellules (VQIc) s'avère tout aussi efficace en termes d'immunogénicité et d'innocuité qu'un vaccin à base d'œufs (VQI), ce qui constitue une avancée dans le domaine des vaccins pédiatriques. Les jeunes enfants présentent un risque élevé de complications liées à la grippe, comme le montre la présente saison grippale au Canada. Si la vaccination est l'intervention la plus efficace pour prévenir la maladie et les complications associées, elle pourrait être encore plus efficace si la correspondance du vaccin aux souches en circulation était meilleure. Or, le problème est qu'avec la production de vaccins à base d'œufs, la correspondance entre le vaccin et les souches de virus en circulation peut s'avérer moins bonne, car les souches de virus de la grippe, en particulier le H3N2, peuvent muter pendant la production. Cela peut conduire à un produit moins bien adapté et moins efficace. Cependant, «la fabrication du vaccin antigrippal sur cellules évite les mutations adaptatives de la production sur œufs, ce qui permet une correspondance plus fidèle avec les souches sélectionnées par l'Organisation mondiale de la santé pour chaque saison grippale», ont déclaré les chercheurs dans une étude parue dans Pediatrics. Ils y fournissent les détails d'un essai randomisé de phase 3 comparant un nouveau vaccin cellulaire à un vaccin standard. «Il s'agit de la première étude de phase 3 sur l'innocuité et l'immunogénicité d'un vaccin antigrippal dérivé de cultures cellulaires à partir de l'âge de 6 mois, la population la plus jeune pour laquelle le vaccin contre la grippe saisonnière est recommandé", indique l'étude. L'étude a été menée pendant la saison grippale 2019-2020 de l'hémisphère nord dans 47 centres à travers les États-Unis. L'objectif était d'évaluer l'innocuité et l'immunogénicité par rapport à un VQI autorisé aux États-Unis, et de montrer la non-infériorité du VQIc. L'immunogénicité a été déterminée par des tests sanguins. Les sujets admissibles ont été répartis au hasard pour recevoir soit le VQIc, soit le VQI et divisés en deux groupes stratifiés par mois d'âge: 6 à 23 mois, et 24 à 47 mois. Les participants ont reçu deux doses du vaccin à l'étude si au moins deux doses de vaccin antigrippal n'avaient pas été reçues auparavant, soit au cours de la même saison grippale, soit au cours de saisons grippales différentes, ou si les antécédents de vaccination contre la grippe étaient inconnus. Ceux qui avaient été vaccinés contre la grippe dans les 6 mois précédant l'entrée dans l'étude ont été exclus. Des échantillons de sang ont été prélevés sur chaque enfant avant qu'il ne soit vacciné le premier jour, puis 28 jours après la dernière vaccination de l'étude. Une période de suivi de sécurité a été conclue 180 jours après la dernière vaccination. Le vaccin utilisé pour l'étude VQIc était Flucelvax Quadrivalent et le VQI était Afluria Quadrivalent. Les doses et les sites d'injection ont été ajustés en fonction de l'âge. Les souches de grippe couvertes par les vaccins étaient A/H1N1, A/H3N2 ; B/Yamagata, et B/Victoria. Les analyses finales ont porté sur un total de 1667 sujets, dont 1092 ont été randomisés pour recevoir le VQIc et 575 le VQI. La moitié des sujets étaient des filles, 37% étaient âgées de 6 à 23 mois et 63% étaient âgées de 24 à 47 mois. Dans l'ensemble, 66% de la cohorte était de race blanche et environ 28%, de race noire. Les tests basés sur les échantillons de sang ont révélé des réponses immunitaires similaires aux vaccins, et que le VQIc était effectivement non inférieur au vaccin standard. Les effets indésirables (EI) ont également été similaires dans les deux groupes, la plupart étant d'intensité légère à modérée. Les EI locaux les plus courants étaient la sensibilité et l'érythème au site d'injection, et les EI systémiques les plus courants étaient l'irritabilité et la somnolence. Les deux groupes de vaccins ont présenté des taux de fièvre similaires, une fièvre de 38 C ou plus ayant été signalée chez 6,8% et 6,9% des sujets des groupes VQIc et VQI, respectivement. Des températures de 40 C ou plus ont été rapportées chez moins de 1% des sujets dans les deux groupes. «Les principaux critères d'immunogénicité, à savoir la non-infériorité du VQIc par rapport à un VQI homologué aux États-Unis, ont été atteints pour les quatre souches vaccinales», indique l'étude. Un commentaire publié dans le même numéro de Pediatrics indique qu'«en démontrant l'innocuité et l'immunogénicité des vaccins cellulaires chez les jeunes enfants, [l'étude] représente une importante avancée pour les vaccins pédiatriques contre la grippe». Il a été rédigé par les Dres Jennifer Nayoak et Mary Caserta, toutes deux de l'Université de Rochester, dans l'État de New York. Elles notent que «le virus de la grippe est unique en ce sens que l'évolution virale continue présente des défis pour le développement rationnel de vaccins antigrippaux à large protection». Et que les plateformes cellulaires sont moins propices à l'apparition de mutations. «Le VQIc fournira une plateforme vaccinale supplémentaire contre la grippe pour la population pédiatrique et, surtout, un vaccin non basé sur l'œuf qui pourrait entraîner une meilleure concordance antigénique au cours de certaines saisons grippales. Cela pourrait avoir des implications importantes en ce qui concerne l'imprégnation, ou l'établissement d'une immunité protectrice antigrippale durable pendant l'enfance», ont-elles ajouté. Le rapport FluWatch du 30 octobre au 5 novembre 2022 de l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) montre que des épidémies de grippe se produisent dans tout le pays. Pour la pédiatrie, le nombre «d'hospitalisations hebdomadaires associées à la grippe est bien supérieur aux niveaux typiques de cette période de l'année».

Un vaccin pédiatrique à base de cellules aussi bon qu'un vaccin à base d'œufs pour la grippe

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