Un médicament pour traiter le psoriasis pourrait aussi soigner l’alcoolisme

Un traitement contre le psoriasis et le rhumatisme psoriasique s'est révélé capable de réduire la consommation d'alcool chez les patients. Il pourrait ainsi s’avérer utile pour traiter les troubles liés à l'utilisation d'alcool (TUA). L'aprémilast est un inhibiteur sélectif de la phosphodiestérase de type 4 (PDE4), dont une nouvelle approche bioinformatique a montré qu'il est associé à la dépendance à l'alcool et à la nicotine. Il a été choisi par les chercheurs comme traitement possible de ces deux dépendances dans le cadre d'une étude de preuve de concept. En outre, ce médicament présente une faible incidence d'effets indésirables et un bon profil de sécurité, soulignent-ils dans le Journal of Clinical Investigation. L'étude comprenait des tests sur plusieurs souches et modèles animaux, ainsi qu'une étude de phase IIA sur l'homme. Cette dernière s’appuyait sur une étude clinique de preuve de concept en double aveugle, contrôlée par placebo, visant à déterminer les effets de l'aprémilast chez des personnes souffrant de TUA et ne souhaitant pas recevoir de traitement. L'étude souligne que des preuves récentes suggèrent qu'une expression accrue des sous-types de PDE4 est liée au TUA chez l'humain. Dans l'une des parties de l'étude consacrée aux animaux, les chercheurs ont découvert que la consommation excessive d'alcool augmentait l'expression de deux sous-types de PDE4 dans une partie du cerveau intégrée à la consommation d'alcool. L'étude de phase IIA comprenait des participants rémunérés âgés de 18 à 65 ans - 24 femmes et 27 hommes, d’un âge moyen de 41,2 ans. Ils souffraient tous d'un TUA modérément sévère. Les sujets buvaient beaucoup depuis 12,3 ans en moyenne. Au total, 26 participants ont été assignés de manière aléatoire au traitement, et 25 au groupe placebo. Le nombre de verres par jour avant le traitement, le taux de forte consommation d'alcool et le nombre de symptômes du DSM 5 ne différaient pas entre les groupes. Lire aussi: Que savez-vous des symptômes du sevrage alcoolique? Les chercheurs ont constaté que sur une période de 11 jours, l'aprémilast a induit une réduction significative du nombre de verres quotidiens par rapport au placebo. Il a également été associé à une diminution du nombre de jours de forte consommation d'alcool. Les résultats ont montré que la baisse du nombre de verres entre le premier et le onzième jour atteignait 2,74 verres par jour dans le groupe aprémilast, contre 0,48 dans le groupe placebo. Un suivi de deux semaines après le traitement n'a montré aucun signe de rebond. En ce qui concerne les effets indésirables, le groupe apremilast était environ deux fois plus susceptible de souffrir de diarrhée, de nausées, de douleurs abdominales et de somnolence. Les chercheurs concluent que «ces résultats suggèrent que l'aprémilast réduit à la fois la quantité quotidienne d'alcool consommée et la fréquence des épisodes de forte consommation d'alcool».

Un médicament pour traiter le psoriasis pourrait aussi soigner l’alcoolisme

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