Un médicament émergent sur trois est un traitement contre le cancer

L’essor de la recherche ne ralentit pas: l’an dernier, plus de 12 000 nouveaux médicaments étaient en cours d’évaluation clinique, contre 9000 en 2022. Une hausse exponentielle de 19% par an en moyenne depuis 2019, indique le Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés (CEPMB) dans l’édition 2023 de son Observateur des médicaments émergents.Ce nouveau rapport présente une sélection de 1905 nouveaux médicaments en cours d’essais cliniques de phase III ou en attente d’homologation au Canada, aux États-Unis et en Europe, «qui peuvent avoir une incidence sur la pratique clinique ou les dépenses en médicaments au Canada.» Parmi eux, 14 devraient générer des revenus annuels mondiaux de plus d’un milliard de dollars américains d’ici 2029. Pour la première fois, les médicaments en essais de phase II ayant le même mécanisme d’action ou la même indication ont été inclus à la portée de l’examen visant les médicaments candidats en essais cliniques de phase III ou en attente d’homologation sélectionnés, afin d’avoir «une meilleure idée de la place que pourraient occuper ces médicaments candidats dans le traitement», explique le CEPBM. Les médicaments oncologiques font la course en têteLes traitements contre le cancer continuent de dominer l’éventail thérapeutique en 2023: ils représentent un tiers (33%) des médicaments à toutes les phases des essais cliniques. Environ 228 sont destinés à traiter des tumeurs solides, 94 le cancer du poumon non à petites cellules, 49 le cancer de l’estomac, 47 le carcinome épidermoïde de la tête et du cou, 46 le cancer colorectal, 37 le cancer du sein triple négatif et 33 le cancer du pancréas et 31 le mélanome. Les médicaments oncologiques sont suivis, comme l’année dernière, par les traitements contre les maladies infectieuses (13%). Parmi eux, 29 sont destinés à traiter la COVID-19 et les symptômes associés, 14 le VIH, 6 les infections à Acinetobacter, 6 les infections par le virus de l’influenza A et B, et enfin 5 les infections par le VRS.À lire aussi: Un nouveau traitement approuvé pour une forme courante de cancer du cerveauLa dernière marche du podium revient aux médicaments pour les affections du système nerveux central comme Alzheimer (29), Parkinson (22), les douleurs postopératoires (15) ou encore la sclérose latérale amyotrophique (15). Suivent les traitements pour les troubles métaboliques (obésité, diabète de type 1 et 2), les thérapies concernant l’immunologie (polyarthrite rhumatoïde, maladies auto-immunes), l’appareil digestif (colite ulcéreuse, maladie de Crohn), le système cardiovasculaire et l’appareil respiratoire. Moins de médicaments orphelins Si les médicaments désignés orphelins par la FDA des États-Unis ou par l’EMA représentent une proportion considérable des médicaments émergents en 2023, leur nombre est en baisse d’environ 33% par rapport aux années précédentes. Parmi les 1905 médicaments émergents en cours d’essais cliniques de phase III ou en attente d’homologation en 2023, 20 nouveaux médicaments ont été retenus pour être ajoutés à la liste des nouveaux médicaments en raison de leur incidence potentielle sur le système de soins de santé au Canada. «Au 30 août 2024, 15 des médicaments émergents de 2022 avaient reçu une autorisation de mise sur le marché aux États-Unis, en Europe ou au Canada, tandis que 13 ont été retirés de la liste parce que les essais cliniques dont ils faisaient l’objet ont été interrompus ou parce qu’ils ne remplissaient plus les critères de sélection», précise le CEPBM. Parmi ces 15 médicaments émergents, L’Observateur cite l’insuline icodec et le Donislecel pour traiter le diabète de type 1, le Resmétirom pour traiter la stéatohépatite associée à un dysfonctionnement métabolique, ou encore le Sotatercept pour traiter l’hypertension artérielle pulmonaire.Six nouveaux traitements en cours d'examen par Santé CanadaPar ailleurs, six nouveaux médicaments en cours d’examen par Santé Canada ont été sélectionnés pour ce rapport, car ils présentent un nouveau mécanisme d’action, répondent à un besoin thérapeutique non comblé ou ont démontré une efficacité ou une innocuité améliorée dans le cadre d’essais cliniques. Des médicaments qui «peuvent être nouveaux au Canada, mais avoir été approuvés dans d’autres pays», précise le CEPBM. Les voici: Leniolisib pour le traitement du syndrome de la phosphoinositide 3-kinase delta activée (SPDA)Tapinarof pour traiter le psoriasis en plaquesAvapritinib dans la prise en charge d’une tumeur stromale gastro-intestinaleIvosidénib dans la prise en charge de la leucémie myéloïde aiguëDichlorhydrate de momélotinib monohydraté pour traiter la myélofibrosePerfluorohéxyloctane pour traiter la sécheresse oculaireParmi les 14 médicaments biosimilaires en cours d’essai de phase III, 8 seraient les premiers à être commercialisés en référence à un médicament biologique s’ils sont approuvés. Parmi eux, l’Omalizumab (pour la prise en charge de l’asthme allergique, de l’urticaire chronique, des polypes nasaux, de la rhinosinusite et de l’allergie alimentaire), le Pertuzumab (cancer du sein HER2+) et l’Ustekinumab (arthrite psoriasique, psoriasis en plaques, maladie de Crohn et colite ulcéreuse).Le dénosumab, indiqué pour la prise en charge de l’ostéoporose postménopausique, a été approuvé par Santé Canada au mois de février 2024 mais n’a pas encore été commercialisé.Vous pouvez retrouver L'Observateur des médicaments émergents 2023 sur le site de Santé Canada.

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