Un médecin résident veut faire réfléchir ses collègues sur l’aide médicale à mourir

Le Dr David Boivin-Lafleur, récipiendaire du Prix Excelsior de la FMRQ.Depuis plus de deux ans, le Dr David Boivin-Lafleur organise des rencontres entre les médecins résidents afin qu’ils échangent sur les enjeux cliniques, légaux et éthiques concernant l’aide médicale à mourir (AMM).Son projet, qui aborde un sujet maintes fois débattu au Québec ces derniers temps, a été salué par la Fédération des médecins résidents du Québec qui lui a remis le Prix Excelsior le 12 mai dernier en marge de la Journée du médecin résident.Ce résident de 3e année en psychiatrie à l’Université Laval se sentait interpellé par l’AMM et voulait ouvrir la discussion sur ce sujet qui ne fait pas l’unanimité.«Je sentais qu’il y avait des réticences et un certain malaise [concernant l’aide médicale à mourir] chez mes collègues. Nous avions besoin d’avoir cette discussion-là. Il y a plusieurs questions éthiques et nous ne sommes pas habitués à évaluer l’aptitude [à consentir aux soins]», explique le médecin résident.Depuis le début du projet, différents enjeux concernant l’aide médicale à mourir ont été discutés et débattus par les médecins. Certains étaient favorables, d’autres non. Pour mieux comprendre, le Dr Boivin-Lafleur et quelques-uns de ses collègues ont accompagné un patient dans ce processus.Avant de vivre cette expérience terrain, les médecins doivent être bien préparés. «La personne doit faire une bonne réflexion personnelle sur la mort. Il faut prendre position et être en mesure de bien l’analyser», souligne-t-il.Élargir l’aide médicale à mourirDernièrement, le Collège des médecins du Québec (CMQ) s’est dit inquiet par la possibilité d’accorder l’aide médicale à mourir à des personnes inaptes. Le Dr Boivin-Lafleur partage cette crainte.«C’est un dossier complexe et je demeure très prudent. Il peut y avoir des pièges, il y a des risques. Mais constitutionnellement, ça ne fait pas de sens de ne pas élargir l’accès», observe-t-il.Dans les prochains mois, le médecin résident et ses collègues poursuivront leur réflexion et leur discussion sur ce sujet qui risque de faire couler beaucoup d’encre.«C’est un work in progress», termine-t-il.

Un médecin résident veut faire réfléchir ses collègues sur l’aide médicale à mourir

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