«Un disque rayé»: le mémoire de la FMOQ fait toujours réagir les pharmaciens

Le mémoire de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) sur le projet de loi 67 n’en finit plus de faire réagir chez les pharmaciens… Interrogé sur ce point lors du 11e Forum pour l’avancement de la pratique pharmaceutique (FRAPP) 2024 de la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal samedi 19 octobre, le directeur de la qualité de l’exercice et des relations partenaires de l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ) Patrick Boudreault l’a qualifié de «disque rayé». «J’ai l’impression de relire leurs mémoires sur les lois 41 et 31», a-t-il réagi, pointant plutôt un «exercice de communication» de la part de la FMOQ, «peut-être parce [qu’elle] n’a pas été [invitée] à la commission parlementaire, ou [qu’elle] veut communiquer son approche à ses membres.» Rappelant le soutien du Collège des médecins du Québec (CMQ) à l’élargissement du rôle des pharmaciens et sa «grande confiance dans le jugement des pharmaciens, leur capacité à évaluer des patients et à lever des drapeaux rouges», Patrick Boudreault a indiqué que «les membres de la FMOQ [leur] envoient énormément de patients à tous les jours.» De son côté, la directrice générale adjointe de l’APES Nathalie Marceau a souligné avoir obtenu le soutien de plusieurs regroupements professionnels des médecins du Québec concernant la création d’un titre de pharmacien spécialiste pour les titulaires de la maîtrise en pharmacothérapie avancée, y compris celui de la FMOQ. Un nouveau droit de prescrire «assez circonscrit»Dans le détail, l’une des principales critiques formulées par la FMOQ dans son mémoire concernait les potentiels «conflits d’intérêts» que ce nouveau pouvoir de prescrire pourrait créer – entre «les intérêts financiers» des pharmaciens «et [les intérêts] de la population». Une question adressée par le président de l'Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP), Benoit Morin, dans un billet publié sur le site de ProfessionSanté.ca, mais aussi par la directrice principale des services pharmaceutiques et des affaires externe de l’association, Geneviève Pelletier, également présente à ce panel du FRAPP 2024. «Il y a une différence entre une évaluation, qui est rémunérée, et une prescription qui ne l’est pas. Que l’évaluation découle ou non d’une ordonnance, le processus est le même, a-t-elle précisé. Ce n’est pas vrai qu’une vente de médicaments est automatique. Nous n’avons pas non plus constaté une augmentation fulgurante de certains traitements pour des conditions courantes.» À lire aussi: PL67: l'OPQ salue «une avancée extraordinaire»La question et les risques de conflits d’intérêts peuvent être appliqués à toutes les professions, y compris les médecins, a observé Patrick Boudreault. Mais il ne faut pas oublier que les pharmaciens sont parmi les premiers déprescripteurs, a-t-il tenu à rappeler. «Ils sont aussi là pour assurer un usage approprié des médicaments. Oui, on élargit le droit de prescrire, mais il reste somme toute assez circonscrit», a conclu le directeur de la qualité de l’exercice et des relations partenaires de l’OPQ.Dans un récent article, le président de la FMOQ, le Dr Marc-André Amyot, signalait en outre la réduction des heures d’ouverture des pharmacies dans la province. «On leur en donne plus, mais les pharmaciens ne peuvent pas en prendre plus. Ils ont déjà beaucoup de responsabilités avec la loi 41», avait-il affirmé. Une crainte balayée par Geneviève Pelletier: si elle concède le défi de la rareté de main-d’œuvre auquel restent confrontés les pharmaciens, «cela ne nous empêche pas d’offrir des services accessibles et d’ouvrir nos pharmacies», a-t-elle déclaré, notant au passage que «les heures d’ouverture en pharmacie sont plus grandes que celles de beaucoup de cliniques médicales.»

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