Trousse Bon trip-Bad trip - Une approche d’intervention auprès des personnes psychotiques consommant de l’alcool ou des drogues

Une proportion importante de personnes ayant un trouble de santé mentale consomment de l’alcool et des drogues. Pour faire face à cette réalité qui complexifie les soins qui leur sont prodigués, une équipe multidisciplinaire de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal (IUSMM) formée de pharmaciennes, d’ergothérapeutes et d’une neuropsychologue a conçu une trousse pédagogique destinée aux intervenants et à leurs patients.« Près de 50 % des personnes atteintes de schizophrénie auraient un problème de consommation d’alcool ou de drogue, explique la pharmacienne Mélanie Caouette, du département de pharmacie de l’IUSMM et l’une des responsables du projet Bon trip-Bad trip. Or, cette consommation peut avoir de graves conséquences psychologiques, cognitives, neurologiques, médicales et sociales. »À titre d’exemple, une personne souffrant de schizophrénie court un plus grand risque de vivre une rechute de psychose si elle consomme de l’alcool ou des drogues, puisque certaines de ces substances augmentent la quantité de dopamine au cerveau et que le dérèglement de ce neurotransmetteur serait en partie à la base de ce trouble de santé mentale.La consommation d’alcool et de drogues peut entraîner d’autres effets néfastes sur la vie des personnes souffrant d’un trouble de santé mentale, poursuit Mélanie Caouette. La dépression, les idées suicidaires, les comportements violents et l’inobservance aux traitements pharmacologiques comptent parmi les situations vécues par plusieurs de ces personnes.C’est pour faire face à cette réalité que Mélanie Caouette, la pharmacienne Julie Charbonneau, deux ergothérapeutes et une neuro-psychologue de l’IUSMM ont travaillé au cours des dernières années à mettre sur pied une approche pédagogique où intervenants et participants se rencontrent. Un autre pharmacien, Philippe Vincent, a fait office de réviseur scientifique de la trousse.Après avoir organisé plusieurs de ces séances entre 2011 et 2014, l’équipe de l’IUSMM a décidé de rendre disponible à un public plus large leur démarche pédagogique sous la forme d’une trousse clé en main.« Nos propres expériences d’animation de groupes, jumelées aux conseils reçus de plusieurs de nos partenaires, ont été particulièrement utiles pour nous permettre d’élaborer cette trousse, souligne Mélanie Caouette. Nous avons mis en commun ce que nous avions développé, chacune de notre côté, afin d’en faire un outil utile et accessible aux intervenants et aux participants. »La méthode conçue par l’équipe de l’IUSMM mise sur la transmission par les intervenants d’informations aux participants sur les effets de la combinaison entre les troubles de santé mentale et la consommation de substances. Un accent particulier a été mis sur le ton respectueux des séances d’information afin d’éviter qu’une impression de moralisation ou de confrontation ne ressorte des échanges. « Notre objectif est de créer un espace où les personnes peuvent discuter sans être jugées », souligne Mélanie Caouette.Au cours de 18 à 20 séances, en raison de deux rencontres par semaine, plusieurs sujets sont abordés dont l’impact de la consommation de substances sur les médicaments, les inquiétudes des participants et les saines activités de détente qui peuvent servir de substituts à l’abus de substances.Bien qu’aucun projet de recherche n’ait encore été réalisé pour documenter l’impact de la nouvelle approche pédagogique, Mélanie Caouette note que son équipe a obtenu des témoignages de participants qui ont demandé de l’aide à des ressources de désintoxication, qui ont diminué ou carrément arrêté leur consommation de substances à la suite des séances.Mélanie Caouette mentionne que les outils que son équipe a développés peuvent être adaptés aux besoins des intervenants et des participants.Plus d’informations sur la trousse Bon trip – Bad trip peuvent être obtenues à l’adresse Internet suivante : bontripbadtrip.ca.

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