Troubles liés aux opioïdes: la buprénorphine est plus sûre que la méthadone pendant la grossesse

Des chercheurs ont rapporté dans le NEJM que la buprénorphine était associée à des risques plus faibles de naissance prématurée, de petite taille pour l’âge gestationnel, de faible poids de naissance et de syndrome d’abstinence néonatale que la méthadone. Il s’agit d’une découverte importante, car les taux de troubles liés à la consommation d’opioïdes chez les femmes enceintes ont augmenté au cours des 20 dernières années. Aux États-Unis, «en 2017, on estimait qu’environ 8,2 pour 1000 accouchements étaient affectés par un trouble de la consommation d’opioïdes à l’échelle nationale», écrivent les chercheurs. Les taux sont encore plus élevés parmi la population recevant l’aide de Medicaid, un programme créé aux États-Unis qui a pour but de fournir une assurance maladie aux individus et aux familles à faible revenu, où l’on estime que 14,6 pour 1000 accouchements sont concernés. La buprénorphine ou la méthadone sont toutes deux des soins standard, mais elles présentent des différences importantes. «La méthadone est un agoniste complet avec une activité intrinsèque élevée au niveau des récepteurs opioïdes mu, alors que la buprénorphine est un agoniste partiel à haute affinité avec une faible activité intrinsèque.» Il est important de noter que la méthadone est administrée lors de visites en personne dans les programmes de traitement des opioïdes réglementés par le gouvernement fédéral. En revanche, la buprénorphine peut être prescrite et les patients peuvent s’administrer eux-mêmes le médicament. Résultats de l’étude L’étude de cohorte a été menée à l’aide des bases de données Medicaid, et a inclus 2 548 372 grossesses qui se sont terminées par des naissances vivantes entre les années 2000 et 2018. En début de grossesse, un total de 10 704 grossesses ont été exposées à la buprénorphine et 4387 à la méthadone. En fin de grossesse, 11 272 ont été exposées à la buprénorphine et 5056 à la méthadone. Dans les 30 jours précédant l’accouchement, ces chiffres étaient respectivement de 9976 et 4597. Les analyses ont montré que le syndrome d’abstinence néonatale est survenu chez 52,0% des nourrissons exposés à la buprénorphine dans les 30 jours précédant l’accouchement, et chez 69,2% de ceux exposés à la méthadone. D’autres mesures ont également montré des différences. Une naissance prématurée est survenue chez 14,4% des nourrissons exposés à la buprénorphine en début de grossesse, contre 24,9% de ceux exposés à la méthadone. Une petite taille par rapport à l’âge gestationnel est survenue chez 12,1% et 15,3% des nourrissons respectivement, et un faible poids de naissance chez 8,3% et 14,9%. Aucune association n’a été trouvée en ce qui concerne l’utilisation de l’un ou l’autre médicament, les césariennes et les complications maternelles graves. L’étude a conclu que «l’utilisation de la buprénorphine pendant la grossesse était associée à un risque plus faible d’issues néonatales défavorables que l’utilisation de la méthadone; toutefois, le risque d’issues maternelles défavorables était similaire chez les personnes ayant reçu de la buprénorphine et celles ayant reçu de la méthadone».

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